Reliquary of the True Cross (staurotheke)

around 1230 - 1240 | 2nd quarter 13th centuryCopper sheet; Horn; Rock crystal; Pearl; Beech; Cardboard, gilded; Wood; GlassH x L : 75 x 38.2 cm

Un atelier mosan inconnu du Haut Moyen Âge a réalisé cette précieuse croix gemmée (Crux gemmata) à double traverse pour recevoir une particule de la Vraie Croix. Le fragment, disposé en forme de simple croix, est placé sur la face antérieure.

Les fragments de la Vraie Croix sont vénérés dans le monde chrétien depuis la fin du IVe siècle. Pour conserver les éclats de bois, on conçut des reliquaires particulièrement somptueux, appelés staurothèques (du grec ancien σταυρός staurós « croix » et θήκη théke « contenant, réceptacle »). Le modèle de croix à double traverse, quant à lui, est un héritage byzantin. Après le sac de Constantinople en 1204, de telles croix dites « patriarcales » arrivèrent en Occident et furent imitées - essentiellement dans le bassin mosan.

Constituée de plaques de cuivre dorées et agrémentée de délicats filigranes, de gemmes et de perles, la face antérieure montre, outre le fragment de croix, une statuette du Christ probablement en os. La position des pieds, le nœud du périzonium fortement tiré vers le haut, ainsi que les bras imparfaitement rapportés révèlent que cette figure appartenait initialement à une Déposition de croix. Plusieurs pierres précieuses ont également été réemployées. Quelques-unes, perforées, proviennent de montures de bijoux ; certaines pourraient faire partie du butin rapporté d’Orient en Europe par les croisés. 

Le revers est fait de plaques de cuivre gravées et dorées. La plaque inférieure a vraisemblablement été remplacée vers 1600. Dans les rinceaux de l’Arbre de Vie se distinguent les quatre évangélistes, le Christ et sans doute saint Pierre. Ils sont regroupés autour de l’Agneau divin, au centre. Les personnages gravés au revers ont probablement vu le jour au milieu du XIIIe siècle dans un atelier du sud de l’Allemagne marqué par l’influence française.

On ignore le nom du commanditaire et la localisation première de notre staurothèque. Elle appartenait vers 1600 à l’archiduc Albert (1596-1621), gouverneur des Pays-Bas méridionaux. Par l’intermédiaire de Jean de Busbach (†1632), assesseur à la Diète impériale, et de la famille d’Arnoult, elle entra en 1737 au couvent de Notre-Dame de Luxembourg qui remit le précieux objet au MNAHA, en 2009.

- Michel Polfer

Un atelier mosan inconnu du Haut Moyen Âge a réalisé cette précieuse croix gemmée (Crux gemmata) à double traverse pour recevoir une particule de la Vraie Croix. Le fragment, disposé en forme de simple croix, est placé sur la face antérieure.

Les fragments de la Vraie Croix sont vénérés dans le monde chrétien depuis la fin du IVe siècle. Pour conserver les éclats de bois, on conçut des reliquaires particulièrement somptueux, appelés staurothèques (du grec ancien σταυρός staurós « croix » et θήκη théke « contenant, réceptacle »). Le modèle de croix à double traverse, quant à lui, est un héritage byzantin. Après le sac de Constantinople en 1204, de telles croix dites « patriarcales » arrivèrent en Occident et furent imitées - essentiellement dans le bassin mosan.

Constituée de plaques de cuivre dorées et agrémentée de délicats filigranes, de gemmes et de perles, la face antérieure montre, outre le fragment de croix, une statuette du Christ probablement en os. La position des pieds, le nœud du périzonium fortement tiré vers le haut, ainsi que les bras imparfaitement rapportés révèlent que cette figure appartenait initialement à une Déposition de croix. Plusieurs pierres précieuses ont également été réemployées. Quelques-unes, perforées, proviennent de montures de bijoux ; certaines pourraient faire partie du butin rapporté d’Orient en Europe par les croisés. 

Le revers est fait de plaques de cuivre gravées et dorées. La plaque inférieure a vraisemblablement été remplacée vers 1600. Dans les rinceaux de l’Arbre de Vie se distinguent les quatre évangélistes, le Christ et sans doute saint Pierre. Ils sont regroupés autour de l’Agneau divin, au centre. Les personnages gravés au revers ont probablement vu le jour au milieu du XIIIe siècle dans un atelier du sud de l’Allemagne marqué par l’influence française.

On ignore le nom du commanditaire et la localisation première de notre staurothèque. Elle appartenait vers 1600 à l’archiduc Albert (1596-1621), gouverneur des Pays-Bas méridionaux. Par l’intermédiaire de Jean de Busbach (†1632), assesseur à la Diète impériale, et de la famille d’Arnoult, elle entra en 1737 au couvent de Notre-Dame de Luxembourg qui remit le précieux objet au MNAHA, en 2009.

- Michel Polfer

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