3 02 ‘ 2016 museomag
éditorial
chères lectrices,
chers lecteurs
Au moment où vous lisez ceci, la nouvelle saison
muséale bat déjà son plein, avec des vernissages d’ex-
positions presque chaque semaine dans un des Staater
Muséeën. Le MNHA ne fait pas exception, le 3 mars
nous avons déjà pu vous présenter deux projets.
D’abord un nouvel accrochage consacré à Joseph
Kutter (1894-1941). À l’occasion du 75e anniversaire de
son décès, nous présentons plus de trente œuvres qui
permettent de suivre l’évolution picturale de l’un des
plus importants expressionnistes européens de l’entre-
deux-guerres et co-fondateur de la Sécession luxem-
bourgeoise. Les deux grands panneaux monumentaux,
représentant respectivement Luxembourg et Clervaux,
commandes réalisées pour le pavillon luxembourgeois
à l’Exposition Universelle de Paris en 1937 – «cachés»
depuis 2010 – sont également à nouveau visibles.
L’accrochage présente aussi le tableau Saint Jean
Népomucène à Luxembourg, don récent que le MNHA
doit à la générosité de la famille Fischer.
Ensuite un projet d’art contemporain: H. Craig
Hanna – Paintings and drawings. D’origine
américaine, H. Craig Hanna revisite l’histoire de
la peinture européenne, en lui donnant une âme
nouvelle. Il appartient à cette génération d’artistes
contemporains pour lesquels la technique du dessin
tient une place de premier plan dans leur création.
Dans ses œuvres, dont certaines de très grand
format, la connaissance de l’histoire de l’art et l’étude
de la peinture transparaissent dans une perception
très moderne. Vous allez y retrouver des références à
Mantegna, Titien, Vélasquez, Rembrandt, Whistler et
bien d’autres. Notons au passage que l’intérêt pour la
peinture figurative, maintenu par notre musée malgré
les vents contraires, se trouve aujourd’hui relayé sur
le plan international par un retour en force de la
figuration, tant au niveau des musées que du marché
de l’art.
À celui qui demanderait pourquoi le MNHA se met lui
aussi à exposer de l’art contemporain, je répondrais
qu’il l’a au contraire toujours fait et que cela fait partie
de ses missions légales. La loi sur les Instituts culturels
de l’État prévoit même dans notre organigramme une
section d’art contemporain. En 1958 déjà, le musée
reçut l’autorisation ministérielle de constituer une
collection d’art contemporain. Ce sont les nombreuses
expositions présentées par le MNHA dans les années
1950 à 2000 qui ont littéralement ouvert le Luxem-
bourg à l’art contemporain: sans notre musée, l’activité
foisonnante dans ce domaine ne serait pas! D’ailleurs,
nos collections contemporaines nous valent régu-
lièrement des demandes de prêts de grands musées
étrangers, en 2015 e. a. pour les rétrospectives Bissière
à Bordeaux, Monory à Landerneau, Erró à Lyon ou
encore – toujours à l’affiche – la grande rétrospective
Fromanger au Centre Pompidou à Paris. Parmi les trois
tableaux prêtés par le MNHA, Le rouge et le noir dans
le Prince de Hombourg a même été présenté sur
ARTE comme «le» tableau représentatif de tout le
mouvement de la figuration narrative.
Mais nous ne délaissons pas pour autant nos
autres champs d’activités. Je vous invite d’ores et
déjà le 21 avril à l’inauguration de notre projet La
Guerre froide au Luxembourg. Ainsi, pour la première
fois dans l’histoire du musée, nous aborderons dans
le cadre d’une exposition un sujet d’histoire contem-
poraine du Luxembourg.
Je vous invite à découvrir ce projet et bien davantage
dans les pages qui suivent…
michel polfer,
directeur
©
éric chenal