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N°I 2025 MuseoMag
TRAITEMENT
progressivement redescendue. L’humidité relative
est adaptée tout au long du processus pour rester
stable à 50% et qu’aucun échange d’eau ne puisse
avoir lieu entre l’objet et l’air ambiant. Un ordinateur
intégré calcule les valeurs sur base du diagramme
de Keylwerth. Ainsi la différence de température
entre le noyau et la surface de l’objet ne dépasse
jamais une valeur prédéfinie qui oscille autour des
3 °C. Ceci évite tout changement dimensionnel et
toute tension dans l’objet. Les œuvres peintes,
dorées, ou encadrées sont en parfaite sécurité.
ÉCOLOGIQUE
Alors comment imaginer un tel traitement par
machine? Il s’agit en fait d’un « simple » conteneur à
bateau récupéré dans lequel est installé toute une
machinerie complexe d’humidification et de dés-
humidification contrôlée par ordinateur. Une double
paroi en tôle tôle inox perforée permet la diffusion
de l’air stabilisé sur toute la surface interne afin
d’avoir un climat aussi homogène que possible.
Un cycle normal dure environ 17 heures, ce qui
est assez court comparé aux trois semaines d’une
anoxie. De faible consommation énergétique et en
eau la technique a une empreinte carbone très ré-
duite. De plus, elle est à 100% sans produits chimiques.
Comme l’air est constamment nettoyé par des filtres
au charbon actif à particules aériennes à haute ef-
ficacité, piégeant d’éventuels anciens composants
biocides rendus volatils même à faible température,
le traitement contribue de surcroît à la dépollution
des œuvres.
Le conteneur peut être utilisé comme salle de qua-
rantaine entre deux traitements, accueillant d’office
les objets suspicieux jusqu’au prochain cycle. Le
faible coût et la facilité d’utilisation permettent de
plus de traiter tous les consommables afin d’éviter
d’importer des nuisibles. Dernier avantage de notre
machine qui n’est pas des moindres: par nature, elle
est déplaçable et pourra nous suivre lors d’une dé-
localisation de notre dépôt.
Muriel Prieur