est gravée soit en entier, soit en partie dans l’hémicycle de la pierre supérieure. Très souvent, et
surtout à partir du II? siécle apr. J.-C., cette inscription est accompagnée de la formule «sub ascia
dedicavit» ou de la silhouette gravée d'une ascia, l'aissette (hachereau de maçon qui comporte
une hache opposée à un petit marteau à tête ronde). On la rencontre aussi sur d’autres types de
monuments funéraires. Sa signification n’est pas déterminée, elle semble assurer une protection au
mort.
L/’autel funéraire monumental à cornes a les quatre faces plus ou moins décorées. Le couronnement
est composé de deux cylindres ou rouleaux, les cornes, dont chacune occupe toute la largeur d’une
paroi latérale et qui sont reliées entre elles par un fronton ou tout autre élément décoratif sur la face
antérieure, laquelle porte aussi l’inscription. Ces cornes ou coussins, étaient souvent entourées en
leur milieu d’une embrasse, d’où partaient en sens opposé, les feuilles ou écailles imbriquées
dont elles étaient recouvertes. A l’encontre du pilier, l’autel renferme les cendres des défunts
déposées dans le «loculus» (la chambre funéraire, cavité scellée par une pierre). L’autel peut atteindre
de vastes proportions. Des fragments d’autels de moindres dimensions ont été mis au jour à «Bill»
(au pied du Helperknapp, commune de Bœvange/Attert) où il se trouve encastré dans la clôture
circulaire du tertre, à «Weiler» (entre Wasserbillig et Lellig), dans un enclos funéraire, et à Steinsel
(temple «op Rélent»).
Le mausolée, d’aspect harmonieux ou somptueux, construction circulaire ornée de reliefs, enveloppée
de frises, de colonnettes, à soubassement p. ex. en bossage, est représenté chez nous par les décou-
vertes faites à Luxembourg «Rhamberg» (sans que l’on puisse affirmer que ce soit là l’emplacement
primitif du monument). Sans nul doute, celles des buttes, souvent à crête boisée, dont les campagnes
de fouilles ont dégagé l’enceinte, l’autel ou la chambre funéraire, et révélé le caractère architectural
simplifié par rapport aux mausolées richement dotés par l’art romain, peuvent ranger, somme toute,
à côté de ces constructions monumentales. La clôture circulaire du tertre funéraire de «Bill», d’un
diamètre de 24 m, son cône atteignant une hauteur de 7 m, celle d’Echternach (butte de SS. Pierre
et Paul) d’un diamètre de plus de 50 m, de Flaxweiler («Spettelshaff») d’un diamètre de 30 m, et de
Weiler-la-Tour («Seitert»), d’un diamètre de 7,20 m, sont des exemples prouvant que l’envergure
de ces monuments funéraires pouvait différer autant que leur caractère.
Des fouilles récentes effectuées sur notre territoire, à Remerschen (lieu-dit «Mecheren»), entre
Wasserbillig et Lellig (lieu-dit «Weiler»), à l’ouest de Grevenmacher (lieu-dit «Heck») et, il y a vingt
ans, à Wasserbillig (lieu-dit «op der Spatz»), ont mis au jour des fragments de pierres sculptées qui
ne laissent aucun doute sur le caractère et l’ampleur qui distinguent de tels monuments. Ils datent
pour la plupart des IIe-IIIe siècles. Près de Vichten (lieu-dit «Akscht») et au «Prënzebierg»-lez-
Pétange (région du Titelberg) on a retiré du sol quantité de fragments semblables. Lors de la dé-
molition de l’église de Mersch (1851) on découvrit dans les fondations les blocs de grandes frises
sculptées, ainsi que les fragments d’une inscription qui fait état d’un officier supérieur en sa qualité
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