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N°II 2024 MuseoMag
En présence d’abrasions ou lacunes superficielles, il est possible d’effectuer des retouches localisées à l’aquarelle.
Le comportement à long terme d’une estampe ne
pouvant être prédit avec certitude, le restaurateur
de photographie ainsi que les gestionnaires des
collections planifient un suivi périodique de l’état
de conservation des objets les plus sensibles,
tels quel les procédés à base de colorants. En
outre, l’équipe de conservation et de restauration
analyse les données sur les conditions d’exposition
(température, humidité, lumière et, si possible,
polluants atmosphériques) dans le musée afin
d’identifier les problèmes potentiels avant qu’ils ne
causent des dommages.
C’est pourquoi il est parfois nécessaire d’éviter ou
de suspendre l’exposition de certains documents
photographiques, pour garantir leur préservation à
long terme, surtout quand ils se trouvent déjà dans
un mauvais état de conservation ou commencent à
présenter des signes d’altération.
UNE VIGIE CONTINUE
Qui dit collections muséales, dit la préservation
impérative et dans les meilleures conditions
possibles, qu’il s’agisse de documents d’archives ou
de véritables œuvres d’art photographiques.
Notre collection photographique (dont la plus
importante est certainement représentée par les
photographies d’Edward Steichen) ne cesse de
s’enrichir de photographies (en couleur ou en
noir et blanc, ou encore de fonds de négatifs sur
plaque de verre et sur support souple). Celles-ci ont
constamment besoin d’être soignées et conservées
de la meilleure façon possible, afin qu’elles puissent
être exposées au public dans le respect de leur
valeur historique et artistique. La formation continue,
la recherche, l’application de techniques de
restauration nouvelles, sont en ce sens à valoriser.
Un des projets d’analyse et de préservation de nos
collections prévoit par exemple l’utilisation dans le
futur d’un spectrophotomètre ou d’un densitomètre,
capables de surveiller le vieillissement au niveau
de la couche image, ce qui est particulièrement
utile lorsque des épreuves sont prêtées à d’autres
établissements. Des rapports complets sur l’état
de conservation constituent en effet la seule façon
certaine de déterminer si l’image a été altérée, ou
pas.
Francesca Vantellini RESTAURATION