18 museomag 02 ‘ 2021
«CDF»: ce sigle est souvent évoqué lorsqu’il est ques-
tion du Musée Dräi Eechelen, une appellation qui colle
à l’enveloppe du M3E sans qu’on sache très bien s’il
s’agit d’une seconde «peau» ou encore d’une entité de
recherche loin des réalités du terrain muséographique.
Force est de reconnaître que le grand public identifie
lui, tout bonnement et à juste titre, le M3E aux vestiges
du Fort Thüngen et ses trois glands dorés – l’appella-
tion «CDF» demeurant abstraite pour le commun des
mortels.
Donnons-lui corps et âmes en quelques dates!
CORPS
Le CDF est au fondement du M3E: en effet, il est por-
té sur les fonts baptismaux à l’automne 2004 suite à
un règlement grand-ducal daté du 15 octobre comme
cellule de préfiguration à l’ouverture du musée. C’est la
structure appelée à orchestrer de manière scientifique,
logistique et budgétaire l’avènement sur le territoire de
la capitale d’un septième musée, et probablement le
plus emblématique de la Ville de Luxembourg sur le
plan patrimonial.
Or, la volonté politique de faire ériger sur les vestiges
de la forteresse du plateau du Kirchberg non pas un
mais deux musées – un Musée d’art moderne et un
musée sur la forteresse – remonte, elle, à 1996! Après
une première édition, en 1995, de capitale européenne
de la culture aiguisant les consciences dirigeantes au
besoin urgent de doter la nation de landmarks cultu-
rels, les dés sur le Park Dräi Eechelen sont jetés. S’il
faudra bien dix ans au MUDAM avant d’inaugurer son
bâtiment sur l’enveloppe de l’ancien fort Thüngen, il en
faudra pas moins de seize (!) au Musée Dräi Eechelen
avant d’ouvrir ses portes.
ÂMES
Beaucoup d’eau aura coulé sous le pont-levis du M3E.
Initialement placé sous la tutelle du Service des sites
et monuments nationaux (SSMN), le futur M3E prend
timidement forme avec la création du Centre de docu-
mentation sur la forteresse, en attendant de s’étoffer
en personnel scientifique et d’assembler des éléments
de collection.
En juin 2007, l’entité du CDF gagne concrètement
en ressources humaines avec l’arrivée de Simone Feis
en tant que conservatrice et d’Änder Bruns en tant
qu’assistant scientifique (entretemps parti à la retraite
et remplacé par Ralph Lange). Mais où donc installer
cette cellule croissante? Si l’ancien ouvrage militaire
de la Hielepaart est originellement destiné à servir de
siège au CDF, il est d’abord alloué à titre de logement
social à une famille du Pfaffenthal. L’équipe doit pré-
maturément s’installer dans les locaux du réduit du fort
Thüngen, guère alors adapté à cette finalité.
APRÈS LES MISSIONS,
FINALEMENT LA MAISON
LE CENTRE DE DOCUMENTATION SUR LA FORTERESSE (CDF) VIENT D’ÉLIRE DOMICILE
AU PFAFFENTHAL, RUE DES TROIS GLANDS
©
éric
chenal
Au dernier étage, dans la grande salle de réunion qui abrite une partie de la bibliothèque Jordan, souffle l’Esprit.