10 museomag 01 ‘ 2020
«CETTE RÉAFFECTATION EST UNE
CHANCE POUR LA HIELEPAART»
ENTRETIEN AVEC PATRICK SANAVIA, DIRECTEUR DU SERVICE DES SITES ET
MONUMENTS NATIONAUX
Tour Vauban, Tour Münster, Tour Malakoff, Tour
espagnole… le Luxembourg a toujours eu plus
d’un(e) tour dans son sac lorsqu’il s’agissait de
défendre sa forteresse. Aujourd’hui, la page des
fortifications est tournée: et pour définitivement
clore le chapitre, le Centre de Documentation sur
la Forteresse du Luxembourg, entité de recherche
rattachée au MNHA et actuellement installée dans
une annexe à Bertrange, plante son drapeau au
Pfaffenthal dans une Porte aux atours de tour, la
«Hielepaart», à deux pas du Park Dräi Eechelen.
Petit tour d’horizon avec Patrick Sanavia, gardien
des sites et monuments nationaux.
Commençons par situer sur la carte de la capitale
cette fameuse «Hielepaart»: où se trouve-t-elle
exactement, cette porte encore dite du Grünewald?
Comment y accède-t-on?
La Hielepaart se trouve dans un vallon étroit, appelé
Hiel, reliant le Pfaffenthal au plateau du Kirchberg.
Pourtant, l’accès est facile. Il se fait par la ruelle qui
jouxte la salle de spectacle du Sang & Klang. L’édifice
se trouve en amont du bâtiment appelé Mielmagazin.
À pied, la Hielepaart peut encore être découverte en
empruntant le circuit Vauban.
Quelle fut la fonction militaire de cette «porte» qui
fait partie du circuit Vauban? Quelle entrée dans la
capitale offrait-elle alors?
Erigée dans le vallon situé entre les hauteurs des
anciens forts Niedergrünewald et Obergünewald et
reliée à ces forts par des hauts murs qui ont disparu,
la Hielepaart devait défendre cette descente vers le
Pfaffenthal. Ce fut un maillon parmi tant d’autres de la
forteresse de la Ville de Luxembourg. L’architecture de
la tour telle que nous la connaissons aujourd’hui est
celle laissée par les Prussiens.
Quand l’État décide-t-il que la «Hielepaart», vacan-
te depuis 2012, deviendra le nouveau «siège» du
CDF ? Et pourquoi ce monument plutôt qu’un autre?
La décision fut prise avant qu’elle ne soit libre, au
moment de l’achèvement des travaux du Musée Dräi
Eechelen au Fort Thüngen en 2011. En effet, la Hielepaart
P. Sanavia: «Par des travaux de conservation et de restauration, le cachet historique de la tour a encore pu être souligné davantage.»
©
éric chenal