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CARPOLOGIE
Plus de douze fragments de coquilles de noisettes (Coryllus
avellana) carbonisées ont été tous rencontrés en 3E dans la
couche 6 à des profondeurs comprises entre -31 et -41 cm.
CéRAMIQUE
Le mobilier céramique (578 tessons) signe plusieurs étapes
de fréquentations pré- et protohistoriques et est représentatif
surtout de l’Âge du Bronze final et de La Tène finale, avec des
indices plus ténus du Néolithique ancien (Rubané récent) et
du
1er
Âge du Fer. Les tessons ont été rencontrés mêlés dans
les couches remaniées.
BILAN PRéLIMINAIRE
En l’état actuel des recherches en cours sur ce site, la pré-
sence majoritaire de triangles scalènes et de pointes à base
retouchée parmi les armatures suggère l’attribution cultu-
relle de l’industrie lithique au Mésolithique moyen. La pré-
sence d’armatures micro-isocèles orienterait l’attribution au
Beuronien B. Au Grand-Duché de Luxembourg, quelques
abris (Reuland-« Atsebach », niveau supérieur de Berdorf-
« Kalekapp 2 ») et diverses stations de surface (Flaxweiler,
Diekirch, Ettelbrück, Oberfeulen) ont livré des industries
attribuables à un Beuronien B, caractérisé par la domina-
tion des pointes à base retouchée et des triangles scalènes
(Spier 1989, 1990, 1992, 1995 ; Spier et al. 1985 et 1988).
Ce faciès est documenté dans la région par le site d’Oberkail
dans le sud-ouest de l’Eifel (Jacobs 1988), mais est aussi
présent dans la Sarre (Spier 1994b) et le Palatinat (Cziesla
1992). Le Mésolithique moyen voit également se dévelop-
per un faciès Beuronien C à triangles scalènes et pointes à
retouche uni- ou bilatérale (Hesperange-« Im Gründchen » :
Spier 1984 et 1994b). Ces dernières sont absentes du corpus
de Hersberg.
L’abri sous roche aurait ainsi été le cadre d’une fréquen-
tation principale au Mésolithique moyen par un groupe
humain exploitant divers matériaux siliceux pour confec-
tionner pointes de projectiles et outils, chassant le cerf,
le chevreuil et le sanglier. À première vue, le mobilier li-
thique mésolithique et les éléments céramiques néolithiques
et protohistoriques semblent mêlés, et leur répartition
paraît ne fournir aucun renseignement remarquable. Cette
variabilité des données a déjà été constatée par différents
chercheurs sur de très nombreux sites de l’Épipaléolithique
et du Mésolithique sur substrat sableux. Différents facteurs,
comme la zooturbation et la bioturbation, entraînent en
contexte sableux une dispersion verticale, parfois aussi hori-
zontale, du matériel archéologique (Vermeersch 1999). Cela
semble être le cas pour « Auf den Leien », où les témoins
archéologiques ont été rencontrés mélangés dans certaines
couches. Cependant, c’est l’un des premiers sites du Grand-
Duché ayant jusqu’à présent livré une couche archéologique
partiellement conservée du Mésolithique moyen (couche 6).
La bonne conservation de l’os, ainsi que l’absence de patine
sur l’industrie lithique, ajoutent à la valeur archéologique
du site. Contribuant notamment à approfondir nos connais-
sances sur la circulation des matières premières et sur l’évo-
lution du paléoenvironnement au Mésolithique, une autre
campagne de fouille est envisagée en 2007 pour y poursuivre
les investigations.<
fig. 7 Hersberg-« Auf den Leien ». Relevés planigraphiques et échantillon des
armatures microlithiques découvertes (© MNHA).
fig. 6 Hersberg-« Auf den Leien ». Vue de la fouille de la couche 6
(© MNHA).