Full text: Empreintes 04

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A notre surprise, les photographies aériennes de 2011 vont 
permettre d’améliorer largement le plan déjà très détaillé 
de ce site. À plusieurs endroits, des rues jusqu’alors incon- 
nues, apparaissaient dans les champs. Leur report sur les 
plans complèteront nos vues de l’organisation orthogonale 
régulière du vicus en grands îlots d’habitation à l’image des 
importantes villes romaines de la Gaule. Ces nouveaux docu- 
ments devront être comparés et analysés en détail ; les photo- 
graphies déformées par la perspective devront être redressées 
par informatique en les accrochant à des cotes topogra- 
phiques connues. Ce n’est que par ce travail de longue haleine 
– en cours au CNRA – que le plan général du site pourra 
être complété en de nombreux endroits. Le but de la présente 
contribution est de montrer par quelques exemples de clichés 
aériens de Dalheim et d’autres sites antiques, les nouvelles 
perspectives de recherche qu’ouvrent les bons résultats de la 
documentation aérienne de 2011. Pour une meilleure lecture 
des structures enfouies nous avons ajouté à chaque photogra- 
phie aérienne un petit croquis avec indication des anomalies 
des cultures, dues à la présence de constructions ou de fossés 
protohistoriques et antiques. 
Les cadres rouges et bleus sur le plan du vicus de Dalheim 
(fig.	1) montrent l’orientation et la distorsion des photogra- 
phies aériennes des figures 2 et 3 (fig.	2	et	fig.3). 
Sur le cliché de la figure 2, la route d’Agrippa est bien visible 
en haut à droite (n° 1 sur le croquis). Elle traverse l’aména- 
gement paysager du quartier d’habitation fouillé entre 1977 
et 1986 (n° 7 sur les croquis des figures 2 et 3). Les lignes 
fines en vert plus foncé qui longent cette route, l’une des plus 
importantes de la Gaule romaine, correspondent aux fossés 
de délimitation (n° 6 sur les croquis). Les remblais de cette 
structure en creux ont mieux conservé l’humidité que leur 
environnement, d’où la couleur plus foncée du blé. Une 
rue secondaire, déjà connue par des prospections plus an- 
ciennes et indiquée sur le plan général, butte à angle droit 
sur la route principale (n° 3 sur le croquis de la figure 3). 
À la bordure gauche du cliché de la figure 2, une deuxième 
rue perpendiculaire, non repérée jusqu’ici, part de la route 
d’Agrippa vers l’est (n° 2 sur le croquis). Elle délimite vers 
le sud un quartier d’habitation dont les constructions tout en 
longueur ont pignon sur la rue principale (n° 5 sur les cro- 
quis). La parcellisation très régulière de ce quartier est excep- 
tionnelle pour un vicus. Elle montre à l’évidence qu’il s’agit 
d’une planification imposée ; les doubles murs de séparation 
de la partie construite de ces parcelles plaident également en 
ce sens. Ces couloirs ou venelles entre les maisons avaient 
pour fonction de rassembler les eaux de pluie des longs toits 
à double pente et de servir de coupe feux. L’espace arrière de 
ces parcelles est moins construit ; s’y dessinent quelques pe- 
tites constructions et quelques puits ou citernes. Sur les deux 
clichés un grand bâtiment rompt avec la régularité du quar- 
tier d’habitat (n° 4 sur les croquis). Ce bâtiment, à caractère 
public certainement, est séparé de la voie d’Agrippa par une 
place rectangulaire. Il avait déjà été détecté sur des photogra- 
phies aériennes plus anciennes et interprété avec précaution 
comme une mansio – un hôtel pour voyageurs et attelages. 
À l’image des foundouks des pays du Maghreb ou des ca- 
ravansérails de l’Orient, les mansiones romaines formaient 
un bâtiment à quatre ailes disposées autour d’une cour in- 
térieure. La précision des nouvelles photographies aériennes 
permet peut-être de remettre en question cette première in- 
terprétation. Deux caractéristiques de la construction sont en 
effet frappantes. Sur le cliché de la figure 2 et plus encore sur 
celui de la figure 3 il apparaît clairement que l’épaisseur des 
fondations du rectangle intérieur est beaucoup plus impor- 
tante que celle des murs extérieurs. De plus, on distingue des 
1 
 Pour une orientation plus large : GAENG et METZLER 2011. 
2 
 FOLMER, METZLER et HESS 1977, METZLER et ZIMMER 1978 ; KRIER 1980, 
1992, 2005, 2011 ; KRIER et WAGNER 1985a et 1985b ; HENRICH2009, 2011 ; 
PÖSCHE 2010). 
3 
 HENRICH et MISCHKA 2010. 
fig.	1 Plan général du vicus gallo-romain de Dalheim (d’après Henrich et 
Mischka 2010 ; Krier 2011) avec indication de la localisation et de la direction 
des prises de vues aériennes des figures 2 et 3.
	        
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