4 museomag 02 ‘ 2020
UN DÉFI DE TAILLE
INSTALLATION D‘UNE ŒUVRE MONUMENTALE THE PORTRAIT SOCIETY DE ROLAND
SCHAULS: UN CASSE-TÊTE TECHNIQUE POUR L’ÉQUIPE DE RÉGIE ET D’ARTISANS
Aborder une œuvre de grande taille est toujours dé-
licat. Les dimensions, le poids et les tensions et trac-
tions qui peuvent en résulter représentent souvent un
challenge logistique. Quand l’artiste luxembourgeois
Roland Schauls, travaillant à Stuttgart, a proposé au
MNHA d’accueillir son projet lancé depuis le milieu des
années 90, la première question qui s’est posée était
la suivante: où donc exposer une fresque d’une cen-
taine de mètres carrés? Le seul mur assez grand pour
présenter cette œuvre était un mur aveugle de l’atrium
ouvrant sur la cage d’escalier et les passerelles reliant
les étages inférieurs.
Il a d’abord fallu se familiariser plus intimement avec
l’architecture du bâtiment aussi bien qu’avec l’anato-
mie de The Portrait Society, une œuvre qui réunit 504
portraits réalisés d’après les autoportraits d’artistes
conservés dans le corridor de la galerie Vasari aux Of-
fices à Florence, peints sur des toiles tendues sur châssis
d’un format 50 x 40 centimètres. Assemblés par douze,
trois rangs de quatre peintures, ils sont renforcés par
un contre-lattage au revers. L’œuvre monumentale se
compose ainsi de 42 de ces assemblages, arrangés par
l’artiste en fonction de l’espace disponible. En respec-
tant les contraintes techniques, comme une nacelle
Les panneaux ont été pourvus de pattes d’accroche permettant de les emboîter à leur base et de les suspendre à leur sommet. Une
chaîne humaine s’est relayée pour les monter l’un après l’autre entre le mur et l’échafaudage et les placer dans l’échiquier.
©
éric chenal