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Fig. 4 Manche de couteau, scène érotique, a) de face, b) de profil. MNHA inv.
1970-81/2 (© MNHA, photo A. Biwer)
Fig. 5 Manche de couteau, Héraclès étouffant le lion de Némée. MNHA inv.
1973-17 (© MNHA, photo A. Biwer)
Les circonstances de découverte n’apportent malheureuse-
ment guère d’éclairage supplémentaire. Il s’agit le plus sou-
vent de trouvailles de surface sur des sites gallo-romains –
vicus, villa, habitat rural – et si d’aventure elles proviennent
d’unités stratigraphiques, celles-ci s’avèrent peu parlantes.
C’est notamment le cas pour la figurine du Titelberg, qui a été
trouvée au pied d’un mur. Cela dit, le secteur de fouille n’est
pas anodin, il s’agit en effet de plusieurs bâtiments arasés si-
tués à l’extérieur du rempart de barrage, le long du chemin
qui mène à l’oppidum. Leur nature n’est pas encore clairement
définie, mais leur situation en marge de la nécropole orien-
tale, permet d’envisager que nous sommes en présence d’un
ensemble cultuel, une localisation qui ferait écho à celle d’un
couteau pliant en forme de gladiateur découvert dans une en-
ceinte cultuelle sur un site d’Indre-et-Loire en
France 17.
Comme il est extrêmement difficile de dater les petits bronzes
à partir de critères
stylistiques 18,
une découverte en contexte
clos pourrait offrir un point d’ancrage chronologique. Mais
notre statuette est une trouvaille isolée et hors stratigraphie,
environnée de structures archéologiques dont les monnaies
et les fibules s’échelonnent du
1er
avant au
3e
siècle après J.-C.
Pour conclure, rappelons que la popularité d’Héraclès en
Gaule 19
est bien antérieure à l’époque romaine - où son culte,
très pratiqué dans l’armée romaine, se serait transmis à l’élite
d’abord, puis à l’ensemble de la population civile, à partir des
camps du limes. En effet, S.
Boucher 20
a montré que l’Héraclès
combattant - importé d’Etrurie où il assumait des fonctions
protectrices et de dieu des sources - était la figure la mieux
représentée parmi les statuettes en bronze de la Gaule pré-
romaine ; elle suppose que c’est parce qu’il correspondait à
un fait religieux local, ses fonctions protectrices le rappro-
chant notamment des dieux bienfaisants gaulois.<
17
Guiot 2003.
18
Menzel 1976 ; Boucher 1976 ; Franken 1994 ; Peters1995.
19
Moitrieux 2002. Pour les témoignages du culte à Hercule au Luxembourg, voir
Dövener 2001.
20
Boucher 1976.