Full text: Empreintes 03

4 
LES	RESTES	OSSEUX	HUMAINS	DU	DEIWELSELTER 
Le Deiwelselter de Diekirch est l'un des monuments les plus 
célèbres du Grand-Duché (Valotteau et al. 2007), tout en 
étant l'un des plus méconnus du point de vue scientifique. 
Se présentant sous la forme d'un amas rocheux de blocs de 
Muschelkalk à mi-pente du versant septentrional de la Haard, 
il fut décrit par plusieurs auteurs comme les ruines d'un autel 
dédié à Didon. Puis, à partir de la fin du 
XIXe 
siècle et des 
progrès de l'archéologie, il fut interprété comme un dolmen 
ruiné. Son état actuel est dû à une restauration menée en 
1892 (fig.	1) et on ne dispose en réalité que de peu de témoi- 
gnages sur son aspect précédent (fig.	2). Durant l'été 2004, une 
fouille archéologique programmée fut menée par la section 
Préhistoire du MNHA, mais elle ne permit que de consta- 
ter que les travaux de 1892 et leur remblai avaient oblitéré 
tous les indices pouvant renseigner sur l'état antérieur du site 
(Valotteau 2004 et 2005). Les seuls témoins archéologiques 
dont on dispose sont les ossements humains découverts 
lors des travaux en 1892 sous l'un des rochers constituant le 
Deiwelselter. 
Lors des travaux de "restauration" qui eurent lieu de l'été au 
23 novembre 1892, des ossements humains furent découverts 
directement sous l'un des blocs rocheux, disposé horizonta- 
lement et orienté nord/sud. Les ossements furent examinés 
et décrits par le Dr. J.-P. Glaesener (1895). Il dénombre à 
l'époque un seul individu, un jeune adulte, et estime, avec 
les méthodes de l'époque, la stature de l'individu à environ 
1,54 m. Il fournit un inventaire des restes osseux. Ces der- 
niers seront par la suite égarés, avant d'être retrouvés en 
2000 dans le dépôt du Musée national d'Histoire naturelle de 
Luxembourg-Howald. Il paraissait opportun de mener une 
nouvelle étude, avec les méthodes actuelles de l'anthropolo- 
gie funéraire. Cette dernière fut menée par l'un des auteurs 
(F. C.) au printemps 2009. 
ETUDE	ANTHROPOLOGIQUE 
Les restes osseux découverts à Diekirch-"Deiwelselter" sont 
très fragmentés et le squelette n’est que partiellement repré- 
senté. Les os longs des membres inférieurs constituent les 
segments anatomiques les plus complets. En ce qui concerne 
les membres supérieurs, seule l’extrémité distale de l’humé- 
rus droit a été identifiée. Le bloc crânio-facial, la mandibule, 
les coxaux, les pieds et la colonne vertébrale ne sont représen- 
tés que par quelques fragments osseux ; les os des mains, les 
scapulas, les clavicules, le sternum, le sacrum, les avant-bras 
et l’humérus gauche sont totalement absents (fig.	3). 
Estimation	de	l’âge	au	décès	(individu	adulte) 
Lors de cette étude, deux individus présentant un stade de 
maturation osseuse différent ont pu être identifiés. Le pre- 
mier est le plus représenté : la quasi-totalité des restes osseux 
étudiés lui appartiennent (fig.	3). Pour lui, la totalité des points 
d’ossification secondaires (crête iliaque comprise) sont fu- 
sionnés. Le squelette de cet individu est donc biologiquement 
adulte (la maturation osseuse étant totalement achevée) et la 
fusion de la crête iliaque permet de préciser que l’âge sque- 
lettique est supérieur à 20-25 ans (Owings-Webb et Suchey 
1985). La surface auriculaire du coxal étant absente, il n’est 
pas possible d’être plus précis. 
Diagnose	sexuelle	(individu	adulte) 
Les coxaux sont très fragmentés et peu représentés. Or, ils 
sont les seuls os utilisables pour mettre en place une diagnose 
sexuelle fiable, du fait de leur important potentiel dimor- 
phique découlant, pour les individus féminins, de leur adap- 
tation morphologique à la parturition. Aucune méthode de 
détermination du sexe n’est donc envisageable ici, que ce soit 
la méthode morphologique (Bruzek 2002) ou la méthode mé- 
trique (Diagnose Sexuelle Probabiliste, Murail et al. 2005). 
Restes	humains	découverts	en	1892	au	Deiwelselter		 
de	Diekirch	:	nouvelle	étude	anthropologique	et	datation		 
par	carbone	14	 François	Valotteau	et	Fanny	Chenal
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.