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La deuxième étape actuellement en cours consiste à effectuer
le recensement des sites archéologiques et historiques de la
partie restante du pays, non couverte par ces 12 feuilles pu-
bliées. S’y ajoute une mise à jour qui inclut les trouvailles
récentes effectuées depuis la parution de ces cartes, ainsi que
l’ajout d’autres types de sites d’intérêt historique, archéolo-
gique et paléontologique qui n’y figuraient pas encore ou pas
systématiquement : grottes, diaclases, abris-sous-roche, car
rières, galeries minières, qanats, fours à chaux, forges, mou-
lins, ermitages, églises et chapelles, mardelles, dépôts de tourbe
alluviaux, lieux de foires, lieux de pèlerinage …
Désormais, la carte archéologique ne comporte pas unique-
ment des sites caractérisés, mais également des zones à poten-
tiel ou à risque archéologique. Les critères servant à définir
ces zones sont d’une part la toponymie classique, d’autre part
la géomorphologie, la géologie, la pédologie et l’hydrologie.
Ainsi, on trouve sous l’expression « toponymes évocateurs »
des lieux-dits, tels par exemple « Mecher », « Kaaschtel » ou
« Uecht », très fréquemment associés à des sites antiques.
Le travail intra muros de la carte archéologique consiste égale-
ment en l’étude des archives diverses, des publications et des
fonds de photographies aériennes anciennes et récentes. Les
photographies aériennes sont en effet porteuses de nombreux
indices et anomalies pouvant révéler des sites archéologiques
inédits et insoupçonnés. Le visionnage et l’interprétation de
dizaines de milliers de clichés appartenant notamment aux
fonds du Cadastre et des Ponts & Chaussées nécessiteront
bien évidemment du temps et du personnel expert.
UNE NOUVELLE TECHNOLOGIE AU SECOURS
DE LA PROSPECTION ARCHéOLOGIQUE : LE LIDAR
L’instrument de travail probablement le plus révolutionnaire
pour repérer des sites archéologiques inédits est la télédétec-
tion au laser aéroporté ou LIDAR (Light Detection and Ran-
ging), une technologie de détection à distance permettant
d’obtenir des modèles 3D du terrain même à travers le couvert
végétal. Le modèle 3D du terrain obtenu permet notamment
de détecter à l’écran de l’ordinateur des microreliefs d’ori-
gine anthropique difficilement visibles ou identifiables sur le
terrain. Une télédétection au laser très ponctuelle qui vient
d’être réalisée au Titelberg et dans les environs de Clémency a
livré des résultats fort prometteurs. En Allemagne et en Autri-
che, la télédétection au laser est une méthode de prospection
archéologique courante qui connaît un succès indéniable. On
notera avec satisfaction que le Ministère de la Culture luxem-
bourgeois vient de proposer qu’une campagne de télédétection
au laser aéroporté soit effectuée sur l’ensemble du territoire
luxembourgeois, ce avec le support d’autres administrations
de l’État intéressées par le projet. Au vu des très nombreuses
applications du LIDAR dans les domaines de la photogram-
métrie, de la géologie, de l’agriculture, de la sylviculture, de
la sécurité civile, de l’aménagement du territoire et autres,
fig. 2 Fortification du
xVIIIe
s. repérée dans le Fonds de photographies aériennes
du Service de Photogrammétrie des Ponts & Chaussées.
fig. 1 Enceinte néolithique (?)
repérée sur Google Earth par J. P. Stein.