bateau et arrive à Paris le 1°" avril au matin. Il passe l'aprés-
midi du méme jour au Musée du Louvre. Il s'installe provi-
soirement dans plusieurs hótels de Montparnasse, puis défi-
nitivement dans un petit atelier, rue du Moulin-Vert, voisin
de celui d'Alberto Giacometti. Il va à l'Alliance frangaise,
où il apprend le français et fréquente l’Académie de la
Grande-Chaumière. où Émile Othon Friesz corrige ses nus.
1949
Il remporte en février 1949 le premier prix d'un concours de
dessin, dont le jury est composé de Lhote et de Gromaire.
Il fait la connaissance à cette méme époque de l'imprimerie
Desjobert, oü il découvre et apprend la technique de la
lithographie. Alors qu'il était professeur à Tchoung-King,
Zao Wou-Ki avait rencontré Vadime Elisseeff, actuellement
conservateur en chef du Musée Cernuschi. Vadime Elisseeff
est si enthousiaste qu'il rapporte, lorsqu'il rentre en France,
une vingtaine de peintures à l'huile, qu'il expose au Musée
Cernuschi en 1946. Lorsque Zao Wou-Ki fait à la Galerie
Creuze, en mai 1949, sa premiére exposition, Vadime Elis-
seeff suscite la préface du catalogue, qu'écrit Bernard Dori-
val, conservateur au Musée National d'Art Moderne.
1950
Le 4 janvier 1950, Pierre Loeb, amené par Henri Michaux,
vient visiter son atelier. Il part sans dire un mot et revient
trois mois plus tard pour lui acheter douze toiles et lui pro-
poser un contrat. Zao Wou-Ki travaillera avec Pierre Loeb
de 1950 à 1957.
Réalisées en 1949 à l'imprimerie Desjobert, les huit premiè-
res lithographies que fait Zao Wou-Ki sont l'objet d'une
exposition en 1950, à la Galerie La Hune. Publiées par
Robert J. Godet, qui les avait montrées à Henri Michaux
dés leur tirage, elles sont présentées accompagnées de huit
poémes de Henri Michaux. Un autre album de six lithogra-
phies est publié simultanément pour illustrer un texte de
Harry Roskolenko, Paris-Poems.
Dés cette époque, Zao Wou-Ki et Henri Michaux vont se
lier d'une amitié ininterrompue.
Zao Wou-Ki participe pour la premiére fois au Salon de
Mai, où il expose chaque année, régulièrement.
Il rencontre à la Galerie La Hune, Gildo Caputo et Myriam
Prévot, qui deviennent ses amis.
1951
Nesto Jacometti, éditeur suisse, organise en 1951 à Berne et
à Genéve une exposition de gravures dans deux galeries.
Zao Wou-Ki va en Suisse, à cette occasion, pour la premiére
fois et découvre dans les musées la peinture de Paul Klee,
qu'il connait à peine. C'est dans son itinéraire de peintre un
moment important. Il trouve dans l’œuvre de cet artiste un
monde intime et intérieur, proche de sa propre sensibilité.
1»
Au cours des deux années 1951 et 1952, Zao Wou-Ki peint
assez peu, parce qu'il voyage beaucoup. Il découvre l'Italie
en juin 1951 et visite l'Espagne l'année suivante. Dés 1952,
le travail de Zao Wou-Ki est exposé à Paris, réguliérement,
à la Galerie Pierre. Des expositions ont lieu également aux
États-Unis (Washington, Chicago et New York), en Suisse
(Bále et Lausanne) et à Londres. Henri Michaux écrit la
préface pour le catalogue de la premiére exposition à la
Galerie Cadby-Birch de New York.
ac
J
1952
Cette annee, Zao Wou-Ki realise un decor pour les Ballets
de Paris de Roland Petit (La Perle).
Ce qui marque les années 1953 et 1954, c'est le changement
qui s'opére dans sa peinture. «Ma peinture», dit-il en 1976 à
propos de cette époque, «devient illisible. Natures mortes et
fleurs n'existent plus. Je tends vers une écriture imaginaire.
indéchiffrable».
1954
Zao Wou-Ki fait quelques voyages: en Suisse, en Bretagne.
Le 22 novembre 1954, le Musée de Cincinnati présente une
exposition rétrospective de l’œuvre gravé, dont Nesto Jaco-
metti va publier au début de l’année 1955, le catalogue rai-
sonné.