12 museomag 02 ‘ 2018
UNE COLLABORATION
INSTITUTIONNELLE À ÉPINGLER
(SUITE ET FIN)
s’agit d’une commande personnelle en souvenir d’un
combat remporté, elle reste ouverte. «Vous savez, les
médailles sont une question de vanité. Le fait que celle-
ci soit en bronze n’est pas étrangère à sa subsistance.
Car celles en argent ou en or risquaient tôt ou tard
d’être refondues ou vendues.» Il nous présente une
médaille à l’effigie de Charles Quint, l’unique qui soit
signée par le médailleur anversois. «Nous ignorons
quelle technique Jonghelinck utilisait pour couler ses
médailles: la technique de la cire perdue ou celle du
moule en sable», ajoute-t-il, en lorgnant sur le relief.
COULÉES IMMORTELLES
Il nous présente sa médaille préférée, une pièce en
argent d’un grand maniérisme et dont le revers foisonne
de détails symboliques patiemment burinés. Elle
représente Antoine Perrenot de Granvelle, archevêque
de Malines et ministre de Philippe II. Au revers, Énée
bravant les tempêtes dans son navire est représenté
en sauveur tandis que Neptune cherche à calmer les
eaux tumultueuses. Il en admire la patine et s’empresse
de nous renseigner qu’une médaille ne se nettoie en
aucun cas. Et de révéler un secret: «Pour photographier
une médaille en argent, il suffit de mettre la pièce un
peu au frigo pour la recouvrir d’une buée qui permet
d’en atténuer le reflet.»
L’exposition «Amis/Ennemis. Mansfeld et le revers
de la médaille» jouera avec des agrandissements de
médailles qui loin de faire tapisserie ou d’éclipser le
lustre de ces précieuses décorations, permettront de
découvrir une nouvelle facette du comte de Mansfeld.
Sonia da Silva
Exposition temporaire «Amis/Ennemis.
Mansfeld et le revers de la médaille»,
du 30 mai au 21 octobre
au Musée Dräi Eechelen.
©
éric chenal