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N°III 2024 MuseoMag
ÉDITORIAL
CHÈRES LECTRICES,
CHERS LECTEURS
Après un vernissage mémorable avec plus de 700
personnes pour l’ouverture de notre exposition La
révolution de 1974, le Nationalmusée a nouvellement
connu une remarquable affluence lors de ses
journées portes ouvertes. Les 8 et 9 juin, à la veille de
la Fête nationale du Portugal, nous avons pu rehausser
diverses thématiques abordées dans notre exposition
à travers une médiation sur mesure et une offre –
théâtrale, musicale, culinaire, folklorique, créative… –
dont la qualité et diversité ont été particulièrement
bien reçues. L’implication de médiateurs et médiatrices
issu.e.s de la jeune génération portugaise, comme
les artistes Liliana Francisco et Steven Cruz que
nous avons mobilisés pour la réalisation d’ateliers
originaux ainsi que la conception inédite d’un carnet
d’exposition pour jeunes, nous a été précieuse:
aux pages 12-15, Katja Taylor leur a donné la parole
pour mieux comprendre la place et l’enjeu de la
communauté lusophone dans notre tissu social.
Le programme de cette exposition, à l’affiche
jusqu’au 5 janvier, continue très prometteur. À ce
propos, comme vous pouvez le voir sur la couverture
de notre magazine, le musée s’apprête à accueillir
une exposition photographique en lien direct avec
cette affiche puisque, en partenariat avec le Museu
do Neo-Realismo (Portugal), nous accueillons une
rétrospective photographique de premier choix: elle
porte sur les 50 ans de carrière d’Alfredo Cunha, celui
par qui la Révolution des Œillets a été immortalisée.
Dans un entretien (pp. 4-7) accordé à Sonia da Silva,
le photographe revient notamment sur l’histoire du
célèbre portrait du capitaine Salgueiro Maia.
Depuis le 21 juin, le Nationalmusée um Fëschmaart
propose aussi une nouvelle exposition Beaux-Arts qui
met à l’honneur la quasi-totalité de notre collection
Supports/Surfaces, soit trente-huit œuvres de 14
artistes (pp. 10-11). Emblématiques de ce mouvement
avant-gardiste né en France fin des années 60,
elles témoignent de l’esprit de liberté, d’audace et
de contestation propre à ces précurseurs de l’art
contemporain. De plus, nous proposons des textes
simplifiés sous forme de cartels bleus à hauteur
d’enfants. Notre mascotte Wulles guide les plus
jeunes visiteurs à travers l’exposition dans un langage
accessible.
Notre exposition Dem Kutter seng Gesiichter continue
d’être particulièrement bien fréquentée. Les curatrices
Lis Hausemer et Muriel Prieur reviennent aux pages
18-19 sur le caractère durable de sa scénographie.
Le musée vient de mettre en place une nouvelle
formule sous le nom New in! qui tous les deux mois met
en vedette une acquisition récente avec un éclairage à
l’heure de midi par nos curateurs. Lis Hausemer revient
sur l’acquisition
récente d’une photo-
graphie de Diane
Arbus (pp. 16-17)
et explique sa
pertinence suivant
une perspective
sociale et féministe.
Ce que vous voyez
au musée ne
constitue que la
pointe de l’iceberg
de nos collections.
Même si nous
exposons près de
6.000 pièces au
Fëschmaart et quelque 500 objets au Musée Dräi
Eechelen, ceux-ci ne représentent que 2% de nos
collections. Dans le cadre des efforts de valorisation
déployés via notre plate-forme collections.mnaha.lu,
Edurne Kugeler souligne combien l’initiative Gems
from the depot (pp. 30-31) contribue à sensibiliser
le public sur la diversité de notre patrimoine.
À propos numérisation, Edurne Kugeler et Ralph
Lange reviennent aux pages 32-24 sur l’entreprise
de digitalisation des casemates situées sous le
parc municipal, édifié sur les réduits et fondations
protégeant les fortifications d’antan.
Le Lëtzebuerger Konschtarchiv a lui aussi pu mettre
en vitrine son travail de documentation autour du
fonds Alexis Wagner dans le cadre de l’exposition
Memory Movers au Neues Museum Nürnberg: Julia
Wack et Camille Pierre vous en disent plus aux pages
22-25. Qui dit collection dit préservation: actuellement,
les Portiques d’Athènes, remarquable papier peint de
Joseph Dufour, connaissent une cure de jouvence sous
l’intervention scrupuleuse de Francesca Vantellini
(pp. 26-28) et le portrait de Louis-Alphonse Munchen,
seule représentation d’époque du premier uniforme du
Contingent luxembourgeois avant sa réorganisation
en 1847, a été rafraîchi sous l’expertise de Laura Guilluy
(pp. 36-37) afin de servir de pièce maîtresse à notre
prochaine exposition au Musée Dräi Eechelen, De
Bundeskontingent & Cie, début décembre.
Enfin, avec les beaux jours, je vous recommande une
sortie au bord de l’eau du côté d’Echternach pour
une visite de notre Réimervilla, new look, que vous
présente Katja Taylor aux pp. 8-9. Les touristes
anglophones et néerlandophones apprécieront les
nouveaux guides d’appui pour profiter pleinement de
l’offre sur le site. Bonne visite et très bel été!
MICHEL POLFER, DIRECTEUR