Full text: Michel Stoffel 1903-1963

mencent à apparaitre en 1941, ce qui n'est certes pas étonnant: en 
somme, c'est la guerre qui les suscite. Pourtant les sujets ne sont pas 
toujours directement liés aux événements; ils reflétent plutót le climat 
de l’époque, avec l’hypocrisie, les bassesses, les menaces, la peur qui le 
déterminaient. Par ailleurs, il s'en faut que le théme de l'artiste soit 
toujours préconcu, que tout dans ses tableaux soit lucidement choisi 
afin de traduire avec précision telle idée ou tel sentiment. Des hantises 
incontrólées, inconscientes se font jour également chez Stoffel de 
méme que se manifestent des soucis d'ordre strictement pictural. En 
d’autres termes, des deformations significatives coexistent avec des 
jeux de formes qui sont gratuits par rapport au sujet, mais révèlent 
que les moyens ont tendance à devenir autonomes. Bien qu'il s'agisse 
de peintures, c'est toujours le dessin qui l'emporte. La couleur se con- 
tente d'accuser les effets de la ligne qui est acérée, flexible, cinglante 
ou au contraire appuyée, rigide, voire pesante et anguleuse. 
S'apparentant parfois à Chagall, à Frits van den Berghe ou à 
Gromaire, mais conservant toujours son accent personnel, Stoffel 
+ M \ »* 
avance pendant quelques années dans cette voie, et à mesure qu'il 
évolue, son trait devient plus insistant, son coloris plus soutenu. En 
1948, il peint Le Mage qui est sans doute le chef-d’oeuvre de cette 
période: un dessin autoritaire et en tous points expressif s'y allie à 
une couleur sobre, mais éloquente. L'unité de style cette fois est par-
	        
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