ayant leur place dans un coin du laraire domestique, ex-voto, jouets et cadeaux de naissance ou de ma-
riage, ces statuettes sont d'un style assez fruste. La plupart d'entre elles proviennent d'Altrier, oà proba-
blement elles furent aussi produites en partie; d'autres furent trouvées à Martelange, à Dalheim et ailleurs.
Une Minerve (avec fruits!) de Niederwampach porte sur le dos la marque du potier Fidelis, tout comme
46 une autre figurine représentant une Mater, trouvée au Titelberg.
En face nous voyons un fronton semi-cylindrique d'un cippe funéraire dont l'inscription, dite «sub
ascia», nous révèle qu’il fut érigé pour Primanius Primitivus et son épouse Matus par leurs enfants.
Comme d'autres monuments, celui-ci fut dégagé en 1671 de l'enceinte antique d'Arlon et transporté à
Luxembourg, oü il était encastré dans la maison Neunheuser jusqu'à une date récente.
Salles 7 et 8
Au milieu de la salle 7, au croisement pour ainsi dire de quatre piéces, se dresse une colonnette surmontée
de tétes accolées, deux barbues (Hercule?) et deux imberbes (Mercure?), qui regardent en direction op-
posée. Provenant de Bascharage, non loin du Titelberg, cette pierre marquait peut-étre un carrefour anti-
que.
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Ici s'imposent à nos yeux des fragments d'entablements et des blocs sculptés en partie colossaux qui vien-
nent de monuments situés jadis à Dalheim, à Mersch et à Wasserbillig. Ils sont décorés de rinceaux de vi-
gne, de bouquets d'acanthe ou encore de motifs géométriques, comme par exemple de losanges et de ro-
settes qu'on trouve souvent sur les faces postérieures de piliers funéraires.
Les pierres de Mersch ont été ressuscitées au milieu du XIXe s. des fondations de l’ancienne église où elles
avaient été remployées au Moyen Age. Il est trés probable que dans l'Antiquité elles firent partie de con-
structions importantes situées dans le voisinage de la villa «op Mies». Celle-ci, occupée du Ier au IVe s., de-
vait étre fort imposante, comme on peut en juger d'aprés les plans des fouilles de 1966 qui sont exposés ici.
Elle disposait d'un chauffage par hypocauste (reconstitué en nature dans un coin de la salle), de pavements
de mosaique, d'enduits à fresque et avant tout d'un immense bassin d'eau d'une contenance de 385 m3.
Il n'est pas impossible que cette villa ait servi à la fin du Ier s. de villégiature à un officier-prétre, ce dont
48 semble faire foi la fameuse et belle inscription exposée ici: Flamine d’Auguste et de Lenus Mars pour cinq
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