passés de mode. Heureusement, de rares collectionneurs ont
le mérite d'en avoir sauvé des spécimens. Friedrich Knaipp,
à Gmunden (Haute Autriche) possède une collection de 280
verres peints. Norbert Bach, à Luxembourg, a donné asile
aux sous-verre voués au mépris par les villageois des Ardennes
luxembourgeoises et complete ses collections par des achats
chez les antiquaires à l’Etranger. Grâce à sa vigilance, le Musée
de l'Etat à Luxembourg posséde le nombre considérable de
330 pièces, dont quelque 250 relèvent de l’art populaire. 15 verres
peints à dorure polie, sur un fond noir de suie, de provenance
urbaine, représentent en médaillon style baroque des portraits
de princes de l'époque antérieure à 1800; la collection contient
en outre 12 allégories (saisons et nationalités), 13 paysages
époque 182 siècle, 5 pièces à sujets mythologiques, 5 sous-verre
modernisés, probablement d'origine tchéque (Gablonz). Les
deux tiers des sujets rentrent dans l'art religieux.
Les vieux centres de production avaient cesse toute activite vers
1885. Rarement, un descendant des peintres avait garde le secret
et le goût de cet art et l’exerçait sur commande, à ses moments
de loisirs. La peinture sur verre, en. tant qu’art populaire,
n’existe plus. Mais des artistes de renom se sont de tout temps
servi du verre comme d'autres de la toile pour créer des pein-
tures sous verre d'un art consommé. Un grand nombre de
musées possédent dans leurs collection des verres peints dans
le genre de Murano. Tout récemment, quelques artistes de
talent, pris de la nostalgie d'un art perdu, ont réalisé des ten-
tatives en vue d'un renouveau de la technique des artistes popu-
laires de jadis. Elisabeth Muehlenbach, à Allensbach prés du
Lac de Constance, se rapproche sensiblement de la technique,
de l’inspiration et de la coloration de Raymundsreut et de Buchers.
Toujours est-il que le mieux qu'on puisse en dire, c'est que les
modernes cherchent à tirer de la peinture sous verre des lecons
en vue de mettre sur pied un art nouveau, à base du verre, mais
éloigné de l'art populaire, et dont l'appréciation finale restera
réservée au jugement de la critique de demain.
J. H.
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