La fabrication de médailles connut un essor prodigieux, dès 1872, grâce à Albert Wunsch (1834-1903) et, plus
tard, à ses fils Henri (1875-1959) et François (1868-1951), établis tous les trois à Diekirch comme bijoutiers,
joailliers et graveurs. Une matrice de médaille de François Barth-Wahl ayant été réutilisée (après de légers
changements) par Albert Wunsch, il est possible que celui-ci soit entré en possession de l’outillage de son
prédécesseur.
D’Albert Wunsch nous connaissons 78 médailles et insignes, de Henri 44 et de François seulement 4 de façon
certaine. Toutes les étapes de la conception jusqu’à la réalisation eurent lieu par leurs soins, y compris la frappe
au balancier. La famille Wunsch avait en effet possédé un grand balancier, le seul de cette importance qui ait
jamais fonctionné au Luxembourg. Par ailleurs, la maison était aussi chargée de la réalisation de certaines
décorations et des cachets à cire et à encre pour les Administrations. Tout comme son père, Henri Wunsch était
un graveur très méticuleux et accorda même au plus infimes détails, invisibles à l’oeil nu, la plus grande
attention. Ce souci de précision est d’autant plus étonnant qu’il s’agit, sans exception, de gravure directe dans le
fer. Mais aucun des Wunsch n’est portraitiste et lorsqu’il s’agit, en 1939, d’éditer une médaille à l’effigie de la
grande-duchesse Charlotte, François Wunsch a recours à l’artiste belge Joseph Witterwulghe, mais il réalise lui-
même la frappe dans son atelier à Diekirch (voir vitrine 2) (fig. 22).
L'intérêt des médailles de la famille Wunsch se situe surtout sur le plan de leur rapport avec les fêtes populaires,
expositions et concours, envers lesquels les Wunsch font preuve d’un grand attachement. La plupart de leurs
médailles concernent en effet l’agriculture, la musique, les sapeurs-pompiers et les sports, notamment le
cyclisme et la gymnastique. Il est grand dommage que l’atelier de François Wunsch ait été détruit en 1944, vers
la fin de la seconde guerre mondiale; on ignore le sort du balancier.
5 DE JEAN(-PIERRE) MICH À AUGUSTE TRÉMONT
Depuis le début du XX“ siècle, quelques artistes-sculpteurs, peintres ou dessinateurs créèrent occasionnellement
de rares médailles.
De Jean(-Pierre) Mich (1869-après 1920), très doué pour la sculpture, l’on ne connaît qu’une seule médaille,
à l’effigie du maréchal Joffre, frappée en 1917. Elle figure à l’exposition sous forme de moulage.
Michel Haagen, ferronnier d’art et dessinateur (1893-1943), modela en 1928 la maquette pour la plaquette
octogonale de l’exposition-concours de la Chambre des Métiers de Luxembourg. Par ailleurs, deux insignes
furent réalisés d’après ses projets.
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