Pendant la période hollandaise, les médailles néerlandaises avaient parfois un lien avec l’histoire de notre pays
et comme médailles de récompense officielles on décerna au Luxembourg les mêmes pièces que dans le
royaume. On remarquera, à titre d’exemple, la belle médaille d’argent remise par le roi grand-duc Guillaume I“
au vieux curé de Nittel, Mathias Mathieu, qui était originaire de Grevenmacher et qui, âgé de plus de 70 ans,
avait vaillamment pris part au combat de l’incendie qui ravagea sa ville natale le 18 novembre 1822. À noter
aussi la non moins attrayante médaille du Cours de Dessin de l’Athénée de Luxembourg, année 1888-1889,
gravée par David van der Kellen et portant au droit l’effigie du roi grand-duc Guillaume III. Elle est dédicacée
au nom de J.-Pierre Huberty d’Eich, peintre, né en 1870, décédé en 1897.
Parmi les médailles de la dynastie régnante, relevons une belle pièce à l’effigie de la grande-duchesse Charlotte,
réalisée en 1939 par Claus Cito, artiste-sculpteur établi à Bascharage (1882-1965). (Un tirage en bronze du
plâtre original orne le manteau de la cheminée; il s’agit d’un don de la part de la Fraternelle Luxembourgeoise
de Bruxelles.) Une autre médaille de la souveraine, portant un portrait modelé par l’artiste belge Joseph
Witterwulghe, fut frappée la même année par François Wunsch à Diekirch (fig. 22). Une autre oeuvre très bien
réussie est la médaille commémorant le deuxième anniversaire de la passation des pouvoirs (1966), due
à l’artiste belge René Cliquet.
3-4 DE NICOLAS ALEXIS GRÜN À LA FAMILLE WUNSCH DE DIEKIRCH
Au Luxembourg, la conception ou la fabrication de médailles est, à l’origine, étroitement liée à la gravure de
matrices de sceaux et de cachets, un peu plus tard aussi à la confection de décorations.
Comme premier médailleur luxembourgeois, ont peut considérer Nicolas Alexis Grün (1787-1857) qui exerçait
le métier de graveur. Il gravait surtout des cachets et nous ne lui connaissons que deux médailles et un insigne,
dont il livra les maquettes, à savoir: la médaille commémorative de l’inauguration de la route Luxembourg-
Namur (1827), l’insigne de la Loge ,, Les Enfans de la Concorde fortifiée” (1828) et la médaille d’hommage de
l’ancienne Société Archéologique (1856) (fig. 16). Il est aussi l’auteur d’une vue de la Ville de Luxembourg,
qu’il grava d’après un dessin de Maison(n)et; elle figure comme en-tête au ,Luxemburger Wochenblatt”, no 1,
paru le samedi, 7 avril 1821. Décédant à l’âge de 70 ans, Nicolas Alexis Grün passa la relève, en tant que
médailleur, à François Barth-Wahl (1806-1867). Du vivant de son prédécesseur, celui-ci avait déjà été actif dans
d’autres domaines de la gravure. Il a sans doute gravé des cachets, mais il est surtout connu comme graveur des
coins de nos premières monnaies d’appoint grand-ducales (émises depuis 1854), il a livré la majeure partie des
premiers timbres-poste luxembourgeois (émis depuis 1852), son poinçon apparaît sur une décoration
luxembourgeoise, mais nous ne connaissons que deux médailles qui portent sa signature: celles des festivals
chorals tenus à Luxembourg le 2 septembre 1862 et le 4 septembre 1864.
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