Des souverains et leurs représentants aux Pays-Bas sont portraités par des artistes aussi brillants que Hans
Reinhart der Altere (peu après 1510-1581) (fig. 2), Antonio Abondio (1538-1591), Conrad Bloc (vers 1545 (?)-
1602 ou après) et Adriaan Waterloos (1600-1684) (fig. 4). Adriaen Rottermont, fabricant d’argenterie à La
Haye pendant la première moitié du XVII siècle, est l’auteur de médailles aux effigies de Maurice d’Orange-
Nassau et d’Ernest de Mansfeld, fils du gouverneur (fig. 3).
Sur trois rangées sont présentées les médailles et jetons ayant trait à la politique expansionniste de Louis XIV,
se concrétisant pour le Luxembourg dans la prise de Thionville (1643), de Montmédy (1657) et de Luxembourg
(1684). Dans la deuxième rangée (et sous une loupe) on remarquera les détails gravés au revers d’un jeton en
argent frappé en 1658 (l’année suivant la prise de Montmédy): à droite, du haut d’une tour de la forteresse, le
lion luxembourgeois se précipite dans le vide! (fig. 5). Les frappes orgueilleuses de Louis XIV furent parfois
contrebalancées par certaines éditions satiriques de ses adversaires. C’est le cas de la médaille d’argent que les
Provinces-Unies frappèrent sur la prise de Gênes et de Luxembourg en 1684; on y voit le monarque jonglant
avec le globe crucigère qu’il tient dans un équilibre précaire à la pointe de son épée, ce qui justifie la légende:
QUOD LIBET, LICET (fig. 7).
La plupart des pièces exposées (au nombre desquelles se trouvent plusieurs refrappes) sont dues aux meilleurs
graveurs travaillant pour l’Histoire métallique du roi, tels: J. Dollin, J. Mauger, M. Molart, J. Roettiers et J.
Roussel.
2 SOUVERAINS
Un choix d’effigies en médaille montre que lorsqu’il s’agissait de créer un portrait, l’on avait le plus souvent
recours à des médailleurs étrangers. En effet, il y a 25 ans, rares étaient les médailles à effigie dues à des artistes
luxembourgeois. On notera aussi que les médailles représentant les têtes ou bustes de souverains antérieurs au
XVIII siècle sont des oeuvres postérieures de beaucoup à leurs règnes; il s’agit souvent de frappes
commémoratives modernes.
Quelques médailles du XVIII siècle sont particulièrement intéressantes pour notre histoire. C’est le cas de deux
pièces de Maximilien-Emmanuel de Bavière (1712-1714), dont la première a été frappée sur sa nomination, en
1692, de gouverneur général des Pays-Bas (fig. 8), tandis que la seconde, un jeton issu de l’atelier de Namur,
commémore son inauguration, en 1712, comme duc de Luxembourg et comte de Chiny. Relevons également la
belle médaille éditée de 1779 à 1780 pour les Collèges Thérésiens, gravée par Th.-Victor van Berckel (fig. 12).
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