Des graveurs sur métal, le Luxembourg en a possédé dès l’antiquité. Qu’on songe à nos ancêtres, les Trévires,
qui, au cours des décades suivant l’apparition des troupes de César en Gaule, ont créé un monnayage d’or,
d’argent et de bronze (peut-être aussi de potin) dans leur oppidum au Tetelbierg. Plus tard, vers la fin du III
siècle après J.-C., des ateliers non officiels, opérant par exemple au Tetelbierg et dans une caverne du
Müllerthal, prenaient part à la production en masse d’imitations de monnaies gallo-romaines contemporaines.
Pour les périodes mérovingienne et carolingienne, aucun atelier n’est attesté sur le territoire actuel du Grand-
Duché. Dès 1226/31 environ, l’atelier de Luxembourg et, par la suite, les ateliers érigés en d’autres localités,
assurèrent le monnayage régulier proprement luxembourgeois. Jusqu’à la période moderne, les graveurs de
coins monétaires gravaient aussi souvent d’autres objets, notamment des sceaux. En 1444, l’on cite ,Kunz der
Eisengraber”, auquel on a confié la confection du sceau de la Ville de Luxembourg. De 1502 date le seul jeton
connu de la Monnaie de Luxembourg. On peut considérer cette pièce, connue en exemplaire unique, comme
première pièce métallique non monétaire issue de Luxembourg. Mais la Renaissance, qui voit aussi ,renaître”
l’art de la médaille délaissé depuis l’antiquité, n’a pas produit de médailleur luxembourgeois et — apparemment
— aucun graveur luxembourgeois ne s’est laissé tenter par cet art au cours des trois siècles suivants. Cela est
d’autant plus curieux que la gravure était bien pratiquée par d’autres métiers encore, comme par exemple les
bijoutiers, et la Confrérie de Saint-Éloi aurait sans doute pu fournir des personnes compétentes. Ce manque
d’initiative devient particulièrement apparent lorsqu’on considère le cas des nombreuses médailles de Notre-
Dame de Luxembourg éditées depuis 1640. Celles du XVII siècle proviennent toutes d’ateliers étrangers
(Dinant, Nancy) et les fournisseurs des livraisons ultérieures sont aussi des maisons étrangères, sauf quelques
rares exceptions de date récente.
| DE LA RENAISSANCE AU BAROQUE
Rares, autant qu’attrayantes, sont les quatre plaquettes unifaces en fonte de bronze, témoins de la Renaissance
en Flandre au XVI: siècle. Elles représentent, sous forme allégorique: ,,le triomphe” de la religion, de la
sagesse, de la pauvreté et de la Justice (fig. 1).
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