Full text: Armes, forteresse

Salle 110 — Empl. G (vitr.) 
La vitrine retrace l'histoire du revolver de ses débuts au XIX siècle jusqu'à ses premiers achévements (fin XIX* siécle, 
début XX* siécle). L'idée de tir répété, par l'usage du principe révolvant, fut l’une des toutes premières venues aux 
chercheurs, à la quête de moyens appropriés pour accélérer la cadence du feu. Depuis de XVI siécle on nota l'apparition 
sporadique d'armes basées sur le mouvement rotatif. Plusieurs canons étaient soudés ensemble en cercle ou méme des 
chambres isolées (forées dans un barillet), s'alignaient séparément (et manuellement) avec un canon unique. Tant que 
l'ignition reposait sur la flamme ouverte de la poudre d'amorce, présentée dans le bassinet, le maniement de telles armes 
révolvantes constituait un danger évident pour le tireur téméraire (al lumage accidentel de plusieurs charges à la fois). Le 
perfectionnement de l'invention restait donc strictement soumis à la découverte d'un systéme d'amorcage, capable 
d'apporter une étanchéité suffisante des différentes charges propulsives entre elles. Cette condition allait étre remplie 
avec une satisfaction relative par l'amorce chimique: la cheminée du piston se coiffe plus ou moins hermétiquement 
avec l'amorce en forme de calotte tronconique. Le fulminate de mercure, explosant, dirige donc sa flamme en sens 
unique, en direction de la chambre. Cette disposition n'élimine pas systématiquement l'accident, mais en réduit 
considérablement les chances, et, par l'aménagement de parois isolantes entre les pistons, l'exclut pratiquement. Un tel 
arrangement se découvre fort bien sur le pistolet à canons tournants («poivriére» — parce que rappelant le mouvement 
rotatif de cet ustensile), mais aussi sur les deux revolvers à piston 12 et 13. 
Un nouveau pas fut à franchir pour aboutir au revolver proprement dit. Il suffisait pour cela d'imaginer une coupure entre 
la chambre (mobile) et le canon (rigide). Ce tour de main (oublié depuis le XVII* siécle) fut redécouvert au début du XIX: 
siécle en Amérique du Nord, mais ne semblait pas étre promis à un grand avenir, si un certain Samuel Colt ne s'était 
occupé de sa promotion. Son nom n'est donc pas tellement lié à l'originalité de brevets, mais beaucoup plus à la 
popularisation d'un genre d'arme, qui, aprés avoir conquis l'Ouest, les Etats-Unis entiers, partit à la conquéte du reste du 
monde, pour concurrencier jusqu'aujourd'hui des inventions beaucoup plus récentes et plus raffinées. Ce succès 
s'explique par la simplicité et la solidité d'un mécanisme capable de résister aux plus rudes exigences d'un service pas 
toujours confortable: certains modèles centenaires n’ont rien perdu de leur popularité à l’heure actuelle. 
L'évolution décrite se retrouve illustrée dans la vitrine qu'on devra alors lire de gauche à droite (de 15 à 1). Les armes 
seront décrites dans l'ordre de leur apparition chronologique en tant qu'étapes de l'histoire du revolver. 
Nos 15 à 19 Pistolets ä canons tournants (« Poivriéres»). 
No 15 Poivriére «Allen and Thurber», dite «Forty-Niner» à cause de sa popularité auprés des 
chercheurs d'or du premier «Rush» californien en 1849. Cette arme fut lancée en versions 
multiples (de 4 à 18 canons) et se distingua par une imprécision supréme. L'action de la détente 
est à double effet: un premier temps lève le chien (sans éperon d'armement) et fait tourner le 
barillet de 72 degrés; le deuxième temps fait s'abattre le chien sur une pastille de fulminate de 
mercure. Le barillet est à 5 forages, formant autant de canons sans aucune possibilité de 
pointage. 
La pièce exposée a été produite en Angleterre sur le brevet Allen (de 1846). 
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