Il est entendu que tout cet arsenal ne naquit pas de génération spontanée: il s'agit le plus souvent d'emprunts qui
vécurent un développement original.
La «Spatha» (espata — espé — épée), est l'épée longue des Gaulois, qui, améliorée, armait le cavalier de la légion
impériale. C'est ce dernier qui la transmit au «laetus» franc. On n'admet pas que le Germain aurait développé (une demi
douzaine de siécles plus tót) le patron de Hallstatt ou de la Téne: il est probable que les Nordiques n'étaient pas encore
capables de travailler des lames de cette dimension!
Le «Scramasax». Depuis la fin de «Hallstatt», le couteau-poignard s'était éclipsé pour réapparaitre quelques siécles plus
tard avec des dimensions et des contours nouveaux. Il s'est renforcé et allongé, devenant ainsi coutelas pointu à un
tranchant et dos droit, se prolongeant naturellement en soie. C'est ce coutelas de «La Téne» qui se popularisa dans le
monde germanique sous le nom de «Sax». Le préfixe Scrama (apparenté à l'allemand actuel «Scheren» = couper aux
ciseaux) marque bien son emploi spécifique: la taille «coupante» ou «tranchante» du sabre du type oriental.
La «Framée», d'après Tacite «au fer étroit et court» (angusto et brevi ferro) découle directement de son précurseur du
«bronze», la lance «piriforme». L'auteur romain mentionne son emploi pour la mêlée comme pour le combat à distance
(donc lance et javelot). Le fer s'allonge ou se rétrécit avec les siècles, pour aboutir à cette richesse de formes, telles que
les archéologues continuent à les découvrir dans les tombes de guerriers mérovingiens (ou carolingien:).
L'«Angon» est le javelot que les Germains ont copié sur le «pilum» romain. Plus fin, plus léger avec une hampe plus
courte, cette arme d'hast semble avoir été utilisée exclusivement pour le jet.
Les différents modèles de la «hache merlin» ne sont que des développements de précurseurs du «bronze». Elle n'a jamais
connu auprès des Germains méridionaux la faveur que lui ont apporté les cousins du Nord (continuant son
développement en Scandinavie, elle sera popularisée par la conquête normande). Elle se propose en deux variantes:
l’une à fer prolongé vers le bas, l’autre allonge son tranchant symétriquement dans les deux sens.
La «Francisque», invention originale des Francs, est une arme de jet. Le manche est adapté au fer avec un angle qui
provoque pour l'arme lancée un effet tel, qu'elle touche la cible toujours avec son tranchant. L'habileté du guerrier franc
le faisait, semble-t-il, toucher au but à une distance de 30 métres. Comme précurseur du type il y a peut-étre lieu
d'évoquer certains modèles de haches à douille ou à lobes fort allongés. La courbe élégante qui marque le fer, rapproche
l'arme de certains types illvriens ou caucasiens datant eux-aussi du «bronze» (il n’est pas connu si ces haches-là servaient
au jet).
Pour les attributs du guerrier germain il faut surtout mentionner le bouclier parmi les armes défensives. Archéologique-
ment il a survécu par l'«Umbo» (bosse de bouclier) en fer. L'écu du Franc était en bois, seul le centre (en face de la main
qui le tenait) était renforcé par cette armature métallique. Ensemble avec d'autres garnitures, cette bosse deviendra un
élément constitutif du bouclier médiéval, support du blason.
«Umbo» (bosse de bouclier)
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