Le Keris comporte les parties essentielles suivantes:
le fourreau:
wrangka: coquille supérieure évasée
pendok: revétement en métal (généralement ciselé) du fourreau.
l'arme proprement dite:
gagang: (dit ailleurs: «Landéan» ou «griffe») la poignée
mendok: virole (anneau entre la poignée et la lame)
selut: anneau décoratif de la poignée
la lame en «Pamor» signifiant alliage et désignant effectivement le damas (introduit avec la conquéte islamique au
début du XIlI* siecle)
L’appreciation et la collection des Keris se concentre sur les aspects suivants.
1) La poignée: les plus anciennes remontent à l'époque dite des «Rois Fabricants de Keris» (avant le IX* siecle). Jusqu'à la
conquête musulmane elle a la forme d'une divinité fantastique, appelée Kono. L'Islam interdit toute représentation
figurée, ce qui eut comme conséquence de faire recouvrir les figures grotesques de motifs floraux. Dans la suite le gagang
évolua vers des formes de plus en plus abstraites, pour aboutir à différents dessins simplifiés, qui néanmoins trahissent
toujours leur origine première (forme animale ou humaine). Certaines régions conservèrent leur attachement à des
modèles traditionnels («l'oiseau accroupi» du Sud de Célébès).
Méme démunie de sa lame, la poignée se transmettait dans la famille avec un respect mystique (attitude qui nous valut
d'avoir pu en rescaper jusqu'à notre époque).
Evolution du «Gagang Keris»
«Kono au long nez»
«Kono-Elephant»
Forme abstraite moderne
Kono recouvert d’arabesques
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