L'évolution de cette artiste est faite d'élans, de poussées, de retours
brusques. Point de problémes plastiques abordés de front jusqu'à
épuisement, point de solution qui ne soit un jour remise en question.
L'esprit de Vieira da Silva est inquiet, curieux de tout, rétf aux
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associations rationnelles, à la transcription littérale, rebelle aux
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généralités. Fidéle à elle-méme, contre vents et marées, elle suit son
chemin et on la trouve souvent là où on ne l’attendrait pas.
(. ..) En 1928 elle gagne Paris car, pour elle, c'est là, seulement
là qu'elle pourra travailler comme elle le désire. Mais ses premiéres
impressions, le climat de son enfance resteront toujours présents à sa
mémoire. Si Paris est une ville élue, donc choisie, en toute conscience,
Lisbonne a pour elle un autre pouvoir. Lisbonne reste la ville des
premiers émerveillements. Elle la célébre toujours. Elle est présente
dans cet accord du blanc et du bleu, qui dans son oeuvre est privilégié.
Cet accord a, pour Vieira da Silva, certainement une valeur mythique.
Devant l'angoisse, il est refuge, il est consolation. Il a également une
valeur symbolique. Le blanc n'est-il pas lumiére, le bleu n'est-il pas
symbole de l'esprit?
Elle s'inscrit tout d'abord à l'Académie de la Grande Chaumiére
dans l’atelier de Bourdelle, puis à l’Académie Scandinave où elle a
Despiau pour maitre. (...) Puis, elle abandonne la sculpture pour
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