Autrefois, les peintures sous verre étaient très répandues dans nos campagnes.
Bon marché, elles étaient accessibles aux paysans, qui commençaient lentement à
accrocher des images aux murs blanchis de leurs chambres. Les couleurs pures et
vives de même que les représentations simples parlaient à leur coeur. Les su-
jets étaient essentiellement religieux et les peintures sous verre jouaient un rôle
important dans la piété populaire: on attribuait à ces images un pouvoir de pro-
tection contre certaines maladies ou certains fléaux: par exemple celle de saint
Jean Népomucène devait protéger contre les inondations.
Rappelons brievement la technique de ce genre de peinture. C’est sur le dos
du verre que l’image est peinte. Pour le dessin, l’artisan-artiste se sert d’un modele
sur lequel il pose le verre et dont il copie les contours. Puis il applique au pinceau
les couleurs — huile ou gouache — mélangées à une colle spéciale. Contrairement
à ce qui se fait normalement en peinture, il indique d’abord les détails (sourcils
ou fleurs par exemple) et termine par le fond (visage ou paysage). L'inconvénient
qui en résulte est qu’une fois que le fond est appliqué, il est difficile de corriger
une éventuelle erreur. C’est-à-dire que la conception définitive de l’image doit
précéder le travail lui-même.
En 1952, M. Joseph Hess, dans son article intitule Die Hinterglasbilder
im Luxemburger Staatsmuseum!), avait publié une première étude sur la collec-
tion des peintures sous verre du Musée de l’État. Toutefois un catalogue n’a
jamais été publié jusqu’ici. Aujourd’hui il s’impose, d’autant plus que le Musée
1) Volume LXXII des Publications de la Section Historique de I’Institut Grand- Ducal, Luxem-
bourg. Une année plus tard, il a fait paraitre aux Éditions du Musée de l'État, un résumé
de huit pages en français intitulé: Les images sous verre du Musée de l’État à Luxembourg.