Full text: Francisco Borès (1898-1972)

Au cours de la guerre de 1939 à 1945 et surtout apres elle, une 
nouvelle génération s'impose qui se montre moins attirée par le confort 
que par l'aventure et les recherches novatrices. Dés lors, Borés n'a qu'à 
continuer d'avancer sur la voie qui est la sienne pour qu'il soit auto- 
matiquement classé parmi les représentants de l'avant-garde. Cepen- 
dant, cette situation ne dure pas: nombre de jeunes bientót se tournent 
vers la peinture abstraite qui, connaissant un rayonnement imprévu, 
ne tarde pas à susciter chez beaucoup d'amateurs une admiration 
exclusive — et Borès, toujours fidèle à lui-même, demeure figuratit .… 
Figuratif, mais novateur et trés original. Aussi, quand on dit qu'il 
ne récuse pas le Cubisme, cela ne signifie point qu'il ressemble à Picasso 
ou à n'importe quel autre protagoniste de ce mouvement. Il reuent 
du Cubisme avant tout une lecon de liberté, une exhortation à peindre 
sans recourir au modelé et à l'espace traditionnels. I] ne fragmente 
donc pas les objets, il ne les réduit pas à des juxtapositions de facettes 
qui abandonnent presque toute ressemblance avec le réel: il cherche 
des formes synthétiques, ramenant volontiers les choses à des 
silhouettes, et celles-ci, il aime à les rendre transparentes. En d'autres 
termes, il insiste peu sur leur poids et plutót de les séparer de leur 
entourage, il les lie à ce dernier, il les fait s'intégrer pleinement à la 
composition picturale. 
D'ailleurs, loin de les décrire, il se contente d'y faire allusion, de 
les évoquer de manière elliptique. Sans doute faut-il se garder de pré-
	        
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