d'étonnant donc à ce qu'il finisse par évoluer vers un art de moins en
moins respectueux das apparences du monde extérieur.
Apres 1945, selon ses propres paroles, ıl ne peindra plus Jamais
d’apres nature. Il ne cessera pas pour autant de la regarder, de s’en
inspirer, de l'évoquer. Ses tableaux continueront d'avoir des sujets,
ou plutót des thémes. Ce seront des natures mortes, des nus, des arbres,
des plages avec des cabestans, des barques, des falaises, des Christs en
croix, des oiseaux qui volent, et cette énumération n'est pas exhaus-
uve. Ces thémes, il se plait à les reprendre, pour les varier, n'hésitant
pas à modifier ce qu'il a eu sous les yeux, allant plus d'une fois jusqu'à
rendre méconnaissables les objets auxquels se référe encore le titre du
tableau. Ce qui dirige sa main, ce n'est pas le plaisir de les défigurer,
c'est le souci de les soumettre entiérement à la logique picturale.
En ce sens, on peut le considerer comme un lointain heritier du
Cubisme et que dés lors il offre des affinités avec Braque n'est que
naturel.
«Pendant une période, explique-t-il dans l’excellente mono-
graphie que lui a consacrée Frank Elgar, préoccupé d’accroître la
densité plastique des objets, j'ai été amené à la déformation, que je
pratiquais volontairement pour étre plus expressif. J'ai vu trés vite
qu'elle me conduisait dangereusement à une certaine caricature du
réel. La déformation écartée, j'ai cherché à obtenir un style par des
formes rythmant entre elles. Alors j’ai aperçu un autre écueil à éviter:
le systeme»