Il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour retrouver un enthousiasme analogue parmi les mem-
bres de la jeune Société Archéologique, transformée plus tard en Section Historique de l’Institut
Grand-Ducal. Cette société savante collectionne entre autres tous les restes de monuments dont elle
peut s’emparer; elle les conserve pieusement et les publie de son mieux.
Au début de notre siècle, G. Welter consacre une étude plus poussée aux principales pierres de
cette collection. À la même époque, le fameux recueil descriptif et illustré d’Espérandieu les réunit
toutes (ou presque), à côté de sculptures antiques dispersées à travers le pays et aussi de celles
qui sont perdues depuis le temps des Wiltheim.
Au cours des années trente, P. Medinger rassemble les éléments d'un catalogue de nos inscriptions
latines; son manuscrit, complété et élargi, ne sera publié par les soins de M. Ch.-M. Ternes qu'en
1965.
Certes, les recueils mentionnés, ainsi que plusieurs études et articles parus dans les Publications de la
Section Historique ou dans la revue historique «Hémecht» fournissaient un point de départ utile à
la composition d'un catalogue complet et systématique. Il manquait toutefois une foule de précisions
relatives à la provenance et à d’éventuelles trouvailles concomitantes, qui eussent permis l'attribu-
tion aux divers types de monuments ainsi que leur datation.
D'une patt, il fallait commencer par établir une fiche pour chaque pierre, une espèce de «carte d’iden-
tité» munie d’une photo et de toutes les indications nécessaires (dimensions, données bibliographi-
ques et iconographiques, parallèles, etc.).
D'autre part, le Musée devait effectuer une série de sondages et de campagnes de fouilles métho-
diques afin d'élargir et de consolider les bases d'une étude plus proprement archéologique des
monuments de notre région et de pouvoir mieux répondre aux multiples questions posées par les
collections déjà existantes.
La premiere de ces täches, certainement la plus ingrate, a été confiée à Mademoiselle Eugénie
Wilhelm, qui, dans ses catalogues consacrés à la verretie et aux bronzes figurés de l’époque romaine,
avait déjà fait preuve de qualités exceptionnelles. La nouvelle charge dépassait de loin les précéden-
tes, tant par le nombre que par la complexité des données à mettre en œuvre. L'auteur s'en est
acquittée on ne peut mieux. Son ouvrage, pour ainsi dire encyclopédique, ne comporte pas seule-
ment l'inventaire systématique de toutes les pierres sculptées importantes qui sont conservées au
Musée. Il essaie de les déterminer, de les grouper et de les replacer, si possible, dans le «contexte»
du lieu et des circonstances de la découverte; c'est à ce dernier titre surtout que les fragments de
monuments qu’on trouve épars aux quatre coins du pays, sont occasionnellement mis à contribu-
tion.
Les anciennes découvertes ou acquisitions du Musée voisinent avec le résultat des recherches les
plus récentes. Effectuées à partir de 1969, dans le but d'approfondir l'étude archéologique des types