qu'il exécutera bientót à Argenteuil, à Marseille, n'est-ce pas toujours la méme symphonie
virile, la méme vision transcendante d'un victorieux panthéisme où tous les régnes s'accordent,
s'unissent dans une lutte acharnée, vigoureuse, pour le bonheur.
AT
Puis, selon son habitude, l’emportement et le tumulte ont depuis un an cede la place
à l'épanouissement charnel, à la sourde vibration des roux, des ocres, de toute la gamme
souriante des terres, à la paisible sensualité des courbes qui s'enchainent sans fin entre les
corps, la mer, la terre ou les nuages, dans des toiles d'une remarquable maitrise picturale.
Peu importe en vérité une période ou une autre puisqu'il y a chez Pignon une admirable
continuité, un effort discipliné, tenace pour magnifier les pulsations mémes de la vie, leur
restituer au mieux chaleur et noblesse qui s'inscrivent d'emblée selon une monumentale
ampleur.
Dans le parcours succinct que vous avez sous les yeux, chers amis visiteurs, d'une
existence d'artiste, commencée voici quarante ans et vouée à un labeur forcené, vous re-
connaîtrez le signe complice du destin pour marquer la grandeur de notre temps et la volonté
affirmée de l’homme de le dépasser sans cesse afin d’assurer la pleine victoire de l’esprit
autant que des richesses intuitives, face aux dures contingences quotidiennes.
Gaston DIEHL