à l'Ecole d'Art de Leeds. S'il se détourne de la maniére traditionnelle
au moment où il poursuit ses études au Royal College of Art, ce n’est
pas parce qu'il y profite d'un enseignement révolutionnaire, c'est
parce qu'il n'apprend pas qu'à l'école: il visite le British Museum et
s'enthousiasme pour les arts égyptien et sumérien, les sculptures des
Cyclades, celles de l'Afrique Noire, de l'Amérique précolombienne,
surtout celles des Toltéques et des Aztéques. De ces oeuvres «primi-
tives» il tire des leçons dont la justesse lui sera confirmée quand il
decouvrira Brancusi, Archipenko, les cubistes. Sa composition Mere
et Enfant de 1924-1925 indique la direction qu'il va prendre: vigou-
reusement simplifiés, les volumes s'y affirment avec quelque rudesse;
le bloc de pierre dans lequel ils sont taillés s'impose plus que l'huma-
nité des personnages qu'ils représentent. Aucune psychologie indi-
viduelle dans les traits des visages, rien de sentimental, pas méme
un soupcon de tendresse. L’attachement, qui se traduit avec une
certaine ápreté, est d'ordre physique: une créature faible et encore
petite se raccroche à une créature plus grande qui la porte et la pro-
tege.
va
Le théme de la mére et de l'enfant est l'un de ceux que Moore
affectionne: il le traitera à différentes reprises au cours de sa carriére.
Depuis 1927, un autre sujet revient plus souvent encore chez lui:
la Figure au repos. Femme nue couchée dans laquelle les apparences
de la vie sont librement interprétées et qui est parfois métamorphosée