29 03 ‘ 2019 museomag
850 HEURES DE TRAVAIL RÉSUMÉES EN UNE.
Le succès public du projet de restauration «Kuck de
Koekkoek» réalisé l’an dernier sur six mois dans le
cadre de l’Année européenne du patrimoine culturel
se prolonge actuellement par une série d’interventions
hors les murs, plus particulièrement dans les établisse-
ments scolaires du pays. Le mercredi 22 mai, Simone
Habaru, restauratrice du musée, était l’invitée du Ly-
cée classique de Diekirch à l’occasion d’une séance de
projection-discussion autour de sa profession et ses
enjeux.
Confortablement installés dans les fauteuils rouge
pourpre de la salle de cinéma de leur établissement,
les élèves de 2e et 3e E – deux classes artistiques en-
cadrées par les professeurs Marguerite Wagener et
Claude Moyen – ont plongé dans un documentaire
rétrospectif sur l’opération de sauvetage du tableau
Vue sur le château de Larochette. En échangeant avec
les élèves, notre restauratrice a mis en lumière un mé-
tier de l’ombre sans lequel les musées seraient bien
ternes... «Pour devenir restaurateur, il ne faut pas être
créatif mais faire preuve de patience et de rigueur, et
enfin aimer la chimie car il faut souvent préparer ses
propres solutions», a souligné S. Habaru. «Mais a-t-on
droit à l’erreur?», s’est interrogée Kim (2e E), impression-
née par la responsabilité du geste. S. Habaru: «Avant
toute prise de décision importante, je conseille tou-
jours de dormir une bonne nuit dessus plutôt que de
tenter le diable. A priori, après une analyse – à l’œil nu,
à la loupe, au microscope –, et après une étude de trai-
tement et des conseils pris éventuellement auprès de
collègues experts, la prise de risque est bien moindre.
Enfin, il y a une règle d’or dans notre métier: toute in-
tervention doit être réversible!».
S’il est vrai que cette spécialité offre peu de débou-
chés, l’atelier indépendant demeure une option: «Si on
est bon, le travail ne manque pas», assure Mme Habaru
avant d’évoquer les cursus: «Il y a moyen de faire sa
formation à la Cambre à Bruxelles, que j’ai fréquentée,
mais aussi dans d’autres écoles supérieures. Prenez
cependant garde à ce que la formation dispensée soit
dûment reconnue.» SdS
Les écoles ou associations désireuses de program-
mer une intervention autour du projet „Kuck de
Koekkoek“ avec notre service de restauration
peuvent en faire simplement la demande par e-mail:
simone.habaru@mnha.etat.lu.
Le film documentaire «Kuck de Koekkoek» est
disponible sur notre site www.mnha.lu
HORS LES MURS
©
éric chenal