reçoit le Grand Prix national de peinture et lorsqu'il s'agit de décorer
le palais de la S.D.N., on fait appel à lui pour remplacer Bonnard,
empéché, auprés de Vuillard, Roussel et Maurice Denis. Chastel peint
une vaste Allégorie de la Paix. S'il est capable d'aborder de grandes
compositions, à côté des plus grands maîtres, il préfère cependant
développer son oeuvre autour de quelques thémes familiers: figures
intimes, intérieurs, fenétres, plagant toujours le sujet le plus humble
A A . / . A
dans une atmosphére extrémement complexe, riche en détails précieux.
Certains de ces détails mémes, fruits, fleurs, objets, sont promus à
leur tour au centre vivant de ce qu’on appelle si improprement des
natures mortes.
Des ce moment la peinture de Chastel a un caractere particulier
par la combinaison d'une structure extrémement forte et d'une
mouvance coloree. Les figures sont vues dans les projections simul-
tanées, soumises à une torsion qui révèle plusieurs de leurs aspects.
Les angles multiplient l'action de la lumiére sur les couleurs, affinent
les traits. Chaque objet prend une importance, un poids, une réso-
nance morale, comme si Chastel utilisait les moyens les plus rigoureux
du Cubisme pour mieux sensibiliser sa vision.
Mobilisé à nouveau en 1939, Chastel se remet à la peinture
lorsqu'il se réfugie dans la campagne du Lot. Son art trouve dans le