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Depuis 1992, des sondages préventifs et des fouilles de sau-
vetage sont effectués préalablement aux exploitations de gra-
nulats situées au sud-est du Grand-Duché de Luxembourg
dans le secteur de Remerschen (Le Brun-Ricalens et al. 1995
et 2001). Le lieu-dit « Klosbaam » est localisé sur la commune
de Remerschen, sur une basse terrasse de la rive gauche de
la Moselle, à l’entrée de la plaine alluviale qui s’ouvre entre
Schengen et Remich (De Ruijter et al. 1996) (fig. 1 et 2). Pré-
alablement à l’ouverture d’une gravière, il a fait l’objet de
plusieurs campagnes de fouilles de sauvetage en 1995, 1996
et 1998 qui ont été menées par le Musée National d’Histoire
et d’Art de Luxembourg. Les fouilles ont mis au jour, sur près
de 1,5 ha, une vaste nécropole qui s’étend selon un axe nord-
ouest/sud-est sur près de 200 m. Une cinquantaine d’inciné-
rations du Bronze final ont été répertoriées dont quatre du
Hallstatt A1, quatre du Hallstatt A2-B1, vingt-sept du Hall-
statt B2-B3, ainsi que quatorze du Bronze final sans qu’il soit
possible d’affiner l’attribution chronologique (fig. 3). A ces en-
sembles funéraires, il faut associer six sépultures de l’âge du
fer de la culture de Hunsrück-Eifel (dont trois inhumations et
trois incinérations). Cette nécropole documente une période
fort mal représentée à l’échelle du Bassin mosellan régional.
De plus, la bonne conservation des vestiges, notamment du
fait du faible nombre de structures écrêtées par les labours, a
permis de nombreuses observations taphonomiques, à même
de permettre la reconnaissance et l’interprétation des gestes
funéraires.
LES STRUCTURES FUNéRAIRES
Le principal biais dans l’approche de l’architecture des struc-
tures funéraires est lié à la difficulté de percevoir les limites
de fosses, le sédiment encaissant et celui du remplissage étant
identiques. Ainsi, si pour la grande majorité des tombes au-
cune structure n'a été repérée, il a pu être reconnu à la fouille
les limites de onze fosses d’accueil. Elles présentent un plan
circulaire et un profil en « U » à parois verticales et fond plat.
Les proportions générales des fosses se corrèlent le plus sou-
vent au type, et au nombre de récipients déposés. L’agence-
ment du mobilier, et le remplissage des structures permettent
de mettre en évidence que l’espace était colmaté. Le com-
blement est réalisé à partir du sédiment extrait lors du creu-
sement de la fosse sépulcrale, mêlé pour certaines structures
à des résidus de combustion (RK 18, 32, 35) (fig. 4). Deux
types de vestiges de signalisation des structures funéraires
ont pu être identifiés. La structure RK 61 se caractérise ainsi
par la présence d’un système de couverture sous forme d’un
dallage sur lequel a été déposé un gros bloc, probablement à
fonction « signalétique » (RK 61) (fig. 5). Les restes d’un petit
tertre funéraire donnent également à penser que la nécropole
de Remerschen-« Klosbaam » est une nécropole tumulaire
Une nécropole à incinérations de l’Âge du Bronze final à
Remerschen-« Klosbaam » (Grand-Duché de Luxembourg) :
premiers résultats
Théophane Nicolas 1 et Foni Le Brun-Ricalens
fig. 1 Photo aérienne de la nécropole de Remerschen - « Klosbaam »
(cliché F. Le Brun-Ricalens © MNHA).
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Unité Mixte de Recherche 7041 du CNRs, ArscAn Protohistoire européenne