INTRODUCTION
LE siècle de peinture autrichienne qui est présenté dans cette
exposition commence avec les débuts du Biedermeier.
Celui-ci introduit sur une large échelle le réalisme qui marquera
de façon décisive tout le XIXe siècle. Certes, à la fin de la
période baroque déjà il arrive, en Autriche comme ailleurs,
que des tendances réalistes se manifestent dans les audacieuses
créations de quelques peintres solitaires. De même on en voit
apparaître jusque dans le classicisme idéaliste du début du
XIXe siècle, notamment dans les portraits et les tableaux à
sujet historique de Peter Krafft, qui pendant quelque temps
avait été l'élève de David à Paris. Les tendances réalistes
s’affirment davantage dans les grandes. compositions de cet
artiste, surtout dans les peintures murales de la Wiener Hofburg
où il s’écarte de David pour accorder une place considérable
à des scènes directement empruntées à la réalité quotidienne.
La peinture de genre est l'une des bases de l'art de Waldmüller,
le réaliste le plus décidé de la première moitié du XIX* siécle.
Cependant c'est dans le paysage que le réalisme de ce peintre se
fait jour de la facon la plus nette. D'ailleurs, n'est-ce pas au pay-
sage naturaliste qu'appartient l'avenir? Et n'existe-t-il pas depuis
un certain temps déjà dans ce courant quelque peu caché qui
vers la fin du XVIII* siècle se trouve partout en Europe à côté
du paysage idyllique ou «héroïque» du classicisme? Si en
Allemagne les initiateurs en sont des peintres comme Ferdinand
Kobell, Christoph Nathe et Johann Georg Dillis, en Autriche
il a pour promoteurs notamment Johann Christian Brand et
Josef Rebell. Ces artistes prennent exemple sur les grands
réalistes hollandais du XVIIe siècle, mais ils se basent égale-
ment sur une étude personnelle et directe de la réalité.
La transition du paysage romantique au paysage réaliste
s'effectue en Autriche avant tout à Salzbourg et au Salzkam-