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Nico KLOPP n'a eu le temps de peindre que pendant une
dizaine d'années. Cela lui a suffi, sinon pour s'accomplir,
du moins pour s'affirmer comme un de nos peintres les plus
authentiques et pour conquérir dans notre art une place où on
lui connaît peu de rivaux.
Son nom est intimement lié à ce fameux mouvement de
la « Sécession » qui, entre 1926 et 1950, s'attacha à défendre
chez nous les premières positions de la peinture moderne. Klopp
semble même avoir été un des « Sécessionnistes » les plus dé-
cidés, les plus tenaces, car le groupe, dont il fut le secrétaire,
ne lui a pas survécu.
N’est-il pas surprenant de voir cet homme doux et discret
animer une entreprise de révolutionnaires? Son tempérament le
poussait plutót à la retenue qu'aux manifestations orgueilleuses
et violentes. Seules sa sincérité et les affligeantes résistances que
renconttait la nouvelle expression artistique, peuvent l'avoir
amené à signifier son opposition au conformisme autrement
qu'en peignant ses tableaux. Aussi son modernisme n'a-t-il été
ni agressif, ni bruyant. On ne trouve chez lui aucune extra-
vagance. Etranger aux démarches aventureuses et aux excès,
du reste nécessaires et féconds, auxquels se voient parfois con-
duits les prospecteurs de l'inconnu, il a été, à plus forte raison,
rebelle aux outrances gratuites de ceux chez qui le désir
d'étonner l'emporte sur celui d’être vrais. Pas la moindre trace
d'affectation dans son œuvre. Jamais il ne gonfle la voix pour
tenter de nous tromper sur sa puissance réelle ou sa véritable
audace. Jamais, au cours de son évolution, il n'a forcé ni sa
nature, ni son talent.
D’ailleurs, son evolution suit une ligne assez droite, Vous
y chercheriez en vain une de ces radicales et parfois dramatiques
ruptures par lesquelles on a l'habitude de voir commencer la
carriére des peintres modernes. On dirait que Klopp se trouve