Full text: MuseoMag 2024_02

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N°II 2024   MuseoMag 
RESTAURATION 
accordée à ce matériau, vers la fin des années 
1970 début 1980, on commence à comprendre 
l’importance de sa conservation à travers le 
développement de techniques de conservation et 
de recherche ayant comme référence la théorie 
moderne de la restauration (respect de l’original, 
réversibilité des traitements, intervention minimale, 
documentation). 
MAIS QU’EST-CE QU’UNE PHOTOGRAPHIE? 
Fondamentalement, la photographie est une image 
produite par l’utilisation de matériaux photosensibles 
d’origine chimique différente, qui peuvent être 
des métaux (comme le platine ou l’argent) ou 
des colorants (pigments, teintures), appliqués sur 
différents supports (métal, céramique, verre, tissu, 
etc.). Cependant, le support le plus courant est le 
papier, sur lequel sont déposées différentes couches 
de matériaux qui donnent ensuite naissance à 
l’image photographique. 
Au départ, la photographie était en noir et blanc 
et les différentes couleurs pouvaient être obtenues 
grâce à l’utilisation de pigments ou de virages. Ce 
n’est qu’à partir du XXe siècle, et surtout après les 
années 1950, que la photographie couleur moderne 
a été inventée et devient très populaire. 
Outre les procédés photographiques traditionnels, il 
existe d’autres techniques de reproduction d’images. 
Il s’agit par exemple des tirages photomécaniques 
et, aujourd’hui, des tirages numériques. Le résultat 
final de l’impression est très similaire à celui obtenu 
avec les méthodes de développement classiques, 
mais le processus et les matériaux utilisés pour y 
parvenir sont complètement différents. 
Les procédés photomécaniques sont un mélange 
entre le processus d’illustration et la photographie. 
L’image, quant à elle, est constituée de zones 
d’impression avec ou sans encre. Les technologies 
d’impression numérique, de leur côté, ne sont pas 
basées sur des produits chimiques sensibles à la 
lumière, mais sur des signaux électroniques. Comme 
les procédés photomécaniques, les technologies 
numériques décomposent l’image en zones avec ou 
sans encre, colorants ou pigments. 
LA RESTAURATION DANS LA PRATIQUE 
Le champ d’action du restaurateur de photographies 
est aussi vaste que les matériaux dont la photographie 
est faite et dans lesquels elle est englobée. Les 
supports à l’émulsion peuvent être les plus variés 
(cuivre argenté, fer, verre, papier, plastique, bois, 
céramique, tissu, cuir). Il faut ensuite considérer les 
systèmes de montage ou d’assemblage qui à leur 
tour impliquent une myriade de matériaux (cadres, 
passe-partout, étuis, albums, etc.). Avant de procéder 
à toute opération de restauration, on comprend qu’il 
est donc fondamental d’analyser la photographie 
dans tous ses composants. 
L’identification recouvre une importance 
primordiale pour comprendre la meilleure méthode 
de conservation, d’exposition et, le cas échéant, de 
restauration. Cependant, en raison de la multitude 
de procédés existants (photographiques et non), 
leur identification peut parfois s’avérer complexe 
et compliquée. C’est à ce stade que le travail du 
restaurateur des matériaux photographiques prend 
une importance fondamentale au sein du musée 
pour permettre de conserver ses collections de la 
meilleure façon et le plus longtemps possible. 
Comme la photographie, le restaurateur de ce 
matériel doit être lui aussi une figure polyvalente à 
laquelle soit les conservateurs soit les archivistes
	        
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