21 01 ‘ 2021 museomag
(ci-dessus)
Hieronymus Wierix,
La Vierge tissant le
voile du temple,
avant 1619,
gravure (102 x 66 mm).
Londres, British Museum,
(© British Museum).
(ci-contre)
Guido Reni, Marie tissant
le voile du temple ou
Les couseuses, vers
1640-1642, huile sur
toile (146 x 205,5 cm).
Musée de l’Ermitage,
Saint-Pétersbourg.
(© Musée de l’Ermitage).
boles de ses vertus, la colombe du Saint-Esprit survo-
lant une gloire de têtes d’angelots: seules allusions au
surnaturel dans une scène en apparence domestique,
traitée comme un sujet de genre.
UNE ŒUVRE EXEMPLAIRE
Caractéristique du maître, la diversification des atti-
tudes. Marie coud, les autres lisent, chantent, brodent
et filent, ou arrivent depuis la porte sur la droite, leur
ouvrage dans un panier sous le bras. La vivacité des
personnages, le goût pour une élégante stylisation des
formes issu d’un maniérisme tardif, ainsi que l’esprit in-
quiet qui anime le dessin, au trait vibrant et décidé,
sont distinctifs, tout comme certains motifs, qu’il re-
prend à l’identique ailleurs.
Auteur de scènes religieuses, de joyeuses compa-
gnies, de repas rustiques, Willem van Herp reste mal
connu. Autrefois qualifié par les historiens d’«excellent
peintre, non encore estimé à sa juste valeur», il connaît
un regain d’attention. Avec cette acquisition très bien
conservée et qui illustre élégamment le style de l’au-
teur, le MNHA contribue à lui accorder la reconnais-
sance que mérite son talent.
Jahel Sanzsalazar
*L’auteur a publié un article intitulé Willem van Herp et ses
sources italiennes: A propos d’une peinture acquise par le Musée
National du Luxembourg dans la Revue Belge d’Archéologie et
d’Histoire de l’Art, Académie Royale d’Archéologie de Belgique,
LXXXIX, 2020, pp. 61-78. RECHERCHE