23 02 ‘ 2021 museomag
DÉPÔT
OPÉRATION:
RANGEMENT SUR SKATEBOARDS
Pour relever ce défi, nous avons opté pour l’installation
des armoires de collection sur des plateformes sur
roues, avec freins bien sûr! Ce «mobilier sur skate-
board» devient ainsi plus facile à manipuler et à
stocker. Et la surfacec libérée est utilisée pour accueillir
les nouvelles armoires de stockage appelées à conser-
ver les autres objets de la collection.
Pendant une semaine, le mobilier de collection com-
prenant des armoires anciennes en bois massif, des
commodes et autres meubles, a été installé sur des
plateaux à roulettes. En raison de la taille mais surtout
du poids de la plupart des pièces, notre équipe a eu
recours à une entreprise externe pour manipuler le
mobilier sous la supervision du responsable de
l’inventaire.
Une fois les plateaux chargés, il a fallu les répartir
dans l’espace imparti en tenant compte de deux
autres paramètres: d’une part, la hauteur totale
sous plafond, construit en pente avec, au centre du
bâtiment, le point le plus haut; et d’autre part, les
fluctuations de température et d’humidité dans la
salle. Grâce à une planification minutieuse, il a été
possible d’accommoder presque toute la collection
dans la réserve tout en gardant des couloirs assez
larges pour manœuvrer les armoires sur leurs plate-
formes roulantes et ceci, sans jamais devoir bouger
plus de deux objets à la fois pour atteindre un
troisième. En effet, cette règle d’or permet de réduire
les risques d’accidents. Pour résoudre à court terme
l’impact des fluctuations de température et d’humidité,
les meubles les plus sensibles, particulièrement les
armoires avec plaquage ou marqueteries, ont été
placés dans la zone de stockage présentant la situation
climatique la plus stable.
ENVIRON 150 MEUBLES
JUSQU‘ICI INVENTORIÉS
En dernier lieu, il a fallu inventorier le mobilier dé-
placé. Deux cas de figure se sont présentés à nous.
Lorsqu’un meuble possède un numéro d’inventaire
qui, de plus, est inscrit sur l’objet, la répertoriation
est facile et rapide. Dans la plupart des cas, il s’agit
simplement de mettre à jour les fiches d’inventaire
préexistantes. Lorsque le meuble ne présente pas de
marquage, la situation est plus compliquée. L’équipe
doit faire des recherches dans les archives digitalisées
et dans les anciens catalogues publiés par le musée.
Dans le meilleur des cas, nous retrouvons l’ancien
numéro d’inventaire et sommes ainsi capables de
retrouver l’origine du meuble. Dans le cas où cela n’est
pas possible, un numéro de rétro-inventorisation est
apposé afin de pouvoir retrouver l’objet dans la base
de données et avoir ainsi une trace actualisée. Ce
numéro est inscrit à base de techniques réversibles
sur un emplacement discret du meuble. La fiche
de données est complétée avec une photographie
actuelle de l’objet, une petite description: les mesures,
les matériaux, la provenance et enfin l’emplacement
au sein de la réserve. Le chantier suit toujours son
cours, avec environ 150 meubles jusqu’ici inventoriés.
Afin de garantir une bonne conservation pour le
futur, nous prévoyons un traitement à grande échelle
d’éventuelles contaminations biologiques (xylophages
et micro-organismes) suivi d’un monitoring spécifique
inscrit dans notre programme IPM (Integrated Pest
Management). L’établissement d’une zone contrôlée
au niveau climatique pour garantir une humidité stable
est actuellement examiné pour permettre un stockage
sécurisé du mobilier de la collection.
Patrick Quinteira