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transféré à l’auditorium au premier étage. Cette fois-ci,
on opte pour une nouvelle manière de le présenter: il
est encastré dans le sol et recouvert de seize plaques en
verre qui permettent une vue à vol d’oiseau. Les visiteurs
peuvent circuler sur les carreaux vitrés rétro-éclairés,
voire y coller leur nez, pour compter par exemple les
fenêtres des maisons de la Grand-rue.
QU’EST-CE QU’UN PLAN-RELIEF ?
Les plans-reliefs sont des maquettes exactes de villes
fortifiées à l’échelle 1/600. Elles constituent un ensemble
unique au monde, initié dès 1668 sous Louis XIV et
enrichi jusqu’en 1873, comprenant à l’époque déjà une
maquette de Luxembourg détruite entre 1757 et 1777.
Le marquis de Louvois, ministre de Guerre, eut l’idée de
faire fabriquer des plans-reliefs des villes fortifiées afin de
présenter au roi les moyens d’améliorer la défense des
places prises lors de la guerre de Dévolution (1667–1668).
Depuis, la réalisation des plans-reliefs fut directement
liée aux travaux de fortification des places, présentant
des «portraits en relief» à la fois des villes et de leur
campagne environnante. Elle fut confiée aux ingénieurs
du roi. La première phase de réalisation consistait à
effectuer l’ensemble des levés, en plan et en élévation,
nécessaires à la représentation de la place et de ses
environs. Toute information renseignant l’architecture, la
topographie de la ville et de la campagne environnante
devait être consciencieusement notée. En raison de leur
grande taille, les plans-reliefs ne pouvaient pas être
réalisés en une seule pièce, mais ils étaient constitués
en plusieurs tables.
EXPOSITION PERMANENTE
QUID DU PLAN-RELIEF DE LUXEMBOURG?
Installée d’abord aux Tuileries puis dans la Grande
Galerie du Louvre, la collection de plans-reliefs
s’agrandit rapidement au gré des guerres, près d’une
centaine ayant déjà été construites à la fin du XVIIème
siècle. C’est surtout l’époque napoléonienne qui voit
un accroissement important de la collection. En effet,
la forteresse de Luxembourg est reprise des Autrichiens
par les armées révolutionnaires françaises en 1795, au
terme d’un blocus de sept mois. En été 1802, Martin
Boitard (1778–1822), du Dépôt des Plans-Reliefs à Paris,
fut envoyé à Luxembourg avec la mission de faire «les
dessins de toutes les façades, des isles des maisons,
des cours et jardins». Achevé en 1805 avec du bois de
tilleul, du plâtre, du papier, de la soie, du métal et de
l’éponge et mesurant 5,50 × 5,40 m, il est composé de
quinze tables au total. Réparé en 1949, le plan-relief de
Luxembourg a été montré au moins deux fois au public,
en 1991, au Musée des Plans-Reliefs («Les Forteresses
de l’Empire. Fortifications, villes de guerre et arsenaux
napoléoniens») et en 2012 au Grand Palais («La France
en relief. Chefs-d’œuvre de la collection des plans-
reliefs de Louis XIV à Napoléon III») à Paris.
Hélas, «notre» plan-relief n’est pas exposé en
permanence, ni parmi les 28 maquettes visibles aux
Invalides à Paris, ni parmi les 15 au Palais des beaux-
arts de Lille. Pour tout vous dire, il sommeille dans un
magasin parisien au titre de stock.
Simone Feis et Änder Bruns