Full text: Zao Wou-Ki

BIOGRAPHIE 
197” 
„A 
Zao Wou-Ki nait à Pékin. Six mois plus tard, son pére, ban- 
quier, doit s'installer à Nantung, petite ville au nord de 
Shanghai. C'est là que Zao Wou-Ki fait ses études primaires 
et ses trois premiéres années d'études secondaires. La 
famille s'agrandit de six enfants. Un de ses fréres ira vivre 
aux États-Unis, les autres enfants resteront en Chine. Tous 
seront des intellectuels. 
102 
4] 
Il dessine et peint dés l'áge de dix ans, et ce qu'il fait à cette 
époque n'est pas dans la convention. On le lui reproche, 
mais on ne combat pas son désir de peindre. Son pére, heu- 
reux d'avoir un fils qui ne veut pas étre banquier, l'encou- 
rage. Sa mére, moins enthousiaste, se fáche lorsqu'il bar- 
bouille de peinture les assiettes du service de vaisselle du 
XVII*, et elle ne souhaite pas que son fils devienne peintre. 
02* 
À quatorze ans, Zao Wou-Ki entre à l'École des Beaux-Arts 
de Hang-Tchéou. Il y reste six années. Cette scolarité se 
compose ainsi: trois ans sont consacrés à l'étude du dessin 
d'aprés un plátre, puis deux à l'étude du dessin d'aprés un 
modèle, la dernière est consacrée à l’étude de la peinture à 
l'huile. À cet enseignement, s'ajoute celui de la peinture tra- 
ditionnelle chinoise par la copie, alors que l'on apprend 
théoriquement la perspective occidentale et la calligraphie. 
Cependant, Zao Wou-Ki n'attend pas cette sixiéme année 
pour manier la peinture à l'huile. En effet, un an aprés son 
entrée à l'École, il peint chez lui, et pour lui, des paysages et 
fait des portraits de sa petite sœur. 
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35 
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Des la fin de ses études, Zao Wou-Ki est nommé lecteur 
dans la méme école qui l'a formé. C'est aussi en 1941 qu’il 
fait sa première exposition à Tchoung-King. Son père lui 
achète sa première peinture, ce qui lui permettra de rem- 
bourser l’argent qu’il avait dû lui emprunter à cette occa- 
sion. Zao Wou-Ki juge ainsi ses premières œuvres: «En 
réalité, les tableaux que j'avais exposés étaient fort influen- 
cés par Matisse et Picasso, mes arlequins évoquaient l'épo- 
que bleue, mes femmes-statues l'époque grecque». C'est en 
effet dans Cézanne, Matisse et Picasso que Zao Wou-Ki va 
trouver cette vision qu'il juge plus prés de la nature. 
1942 
Il organise à Tchoung-King une exposition au Musée natio- 
nal d'Histoire naturelle, oü sont présentées des oeuvres de 
Lin Fong-Mien, de Wu Ta-Yu, son directeur de l'École des 
Beaux-Arts, de Kouang Leang, Ting Yin-Yong, de Lin 
Tchong-Sue et quelques-unes de lui-méme. Bien accueillie 
par un public d'intellectuels et de jeunes peintres, cette 
exposition est la premiére tentative pour montrer des 
artistes vivants qui veulent se détacher de la tradition. 
1346 
- 2 
C'est une année cruciale pour la Chine. Les Japonais éva- 
cuent le pays, qui devient libre. L'École des Beaux-Arts, qui 
avait quitté Hang-Tchéou en 1938 pour s'installer à 
Tchoung-King, revient dans ses anciens locaux en 1946. Zao 
Wou-Ki suit le méme itinéraire. 
1047 
] 
p, 
Il organise une exposition personnelle à Shanghai avant de 
quitter la Chine. 
Lorsqu'il a vingt-sept ans, il décide de venir à Paris, avec 
approbation de son père; il n’a fait, dit-il que «son 
apprentissage». 
1948 
Parti de Shanghai, avec sa femme Lan-Lan, le 26 fevrier, 
Zao Wou-Ki débarque à Marseille aprés trente-six jours de
	        
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