BIOGRAPHIE
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Zao Wou-Ki nait à Pékin. Six mois plus tard, son pére, ban-
quier, doit s'installer à Nantung, petite ville au nord de
Shanghai. C'est là que Zao Wou-Ki fait ses études primaires
et ses trois premiéres années d'études secondaires. La
famille s'agrandit de six enfants. Un de ses fréres ira vivre
aux États-Unis, les autres enfants resteront en Chine. Tous
seront des intellectuels.
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Il dessine et peint dés l'áge de dix ans, et ce qu'il fait à cette
époque n'est pas dans la convention. On le lui reproche,
mais on ne combat pas son désir de peindre. Son pére, heu-
reux d'avoir un fils qui ne veut pas étre banquier, l'encou-
rage. Sa mére, moins enthousiaste, se fáche lorsqu'il bar-
bouille de peinture les assiettes du service de vaisselle du
XVII*, et elle ne souhaite pas que son fils devienne peintre.
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À quatorze ans, Zao Wou-Ki entre à l'École des Beaux-Arts
de Hang-Tchéou. Il y reste six années. Cette scolarité se
compose ainsi: trois ans sont consacrés à l'étude du dessin
d'aprés un plátre, puis deux à l'étude du dessin d'aprés un
modèle, la dernière est consacrée à l’étude de la peinture à
l'huile. À cet enseignement, s'ajoute celui de la peinture tra-
ditionnelle chinoise par la copie, alors que l'on apprend
théoriquement la perspective occidentale et la calligraphie.
Cependant, Zao Wou-Ki n'attend pas cette sixiéme année
pour manier la peinture à l'huile. En effet, un an aprés son
entrée à l'École, il peint chez lui, et pour lui, des paysages et
fait des portraits de sa petite sœur.
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Des la fin de ses études, Zao Wou-Ki est nommé lecteur
dans la méme école qui l'a formé. C'est aussi en 1941 qu’il
fait sa première exposition à Tchoung-King. Son père lui
achète sa première peinture, ce qui lui permettra de rem-
bourser l’argent qu’il avait dû lui emprunter à cette occa-
sion. Zao Wou-Ki juge ainsi ses premières œuvres: «En
réalité, les tableaux que j'avais exposés étaient fort influen-
cés par Matisse et Picasso, mes arlequins évoquaient l'épo-
que bleue, mes femmes-statues l'époque grecque». C'est en
effet dans Cézanne, Matisse et Picasso que Zao Wou-Ki va
trouver cette vision qu'il juge plus prés de la nature.
1942
Il organise à Tchoung-King une exposition au Musée natio-
nal d'Histoire naturelle, oü sont présentées des oeuvres de
Lin Fong-Mien, de Wu Ta-Yu, son directeur de l'École des
Beaux-Arts, de Kouang Leang, Ting Yin-Yong, de Lin
Tchong-Sue et quelques-unes de lui-méme. Bien accueillie
par un public d'intellectuels et de jeunes peintres, cette
exposition est la premiére tentative pour montrer des
artistes vivants qui veulent se détacher de la tradition.
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C'est une année cruciale pour la Chine. Les Japonais éva-
cuent le pays, qui devient libre. L'École des Beaux-Arts, qui
avait quitté Hang-Tchéou en 1938 pour s'installer à
Tchoung-King, revient dans ses anciens locaux en 1946. Zao
Wou-Ki suit le méme itinéraire.
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Il organise une exposition personnelle à Shanghai avant de
quitter la Chine.
Lorsqu'il a vingt-sept ans, il décide de venir à Paris, avec
approbation de son père; il n’a fait, dit-il que «son
apprentissage».
1948
Parti de Shanghai, avec sa femme Lan-Lan, le 26 fevrier,
Zao Wou-Ki débarque à Marseille aprés trente-six jours de