deux faits: si telle ceuvre a été choisie à cause de sa valeur idéelle,
d'autres l'ont été pour la seule beauté de leur forme ou encore pour
l'importanee qu'elles prennent dans Phistoire de l'expression artistique
chez nous.
Ainsi, les effigies de la Vierge que montre cette exposition sont
sinon de création, du moins de provenance luxembourgeoise et ont
toutes été l'objet, à un titre quelconque, de la vénération de nos
ancétres.
Un but secondaire est de démontrer que notre patrimoine artis-
tique, compte tenu des conditions historiques dans lesquelles il s'est
constitué, n'est ni aussi négligeable, ni aussi réduit que les trop hautes
prétentions des uns et l'ignorance des autres le veulent laisser en-
tendre.
Il est meme etonnant, pour celui qui sait les guerres devastatrices
que notre pays a subies et le goüt changeant et oppose des generations
qui se suivent, plus destructeur encore, de constater le nombre élevé
des images anciennes de la Vierge conservées sur notre territoire. Et
si, parmi les ceuvres exposées, il s'en trouve dont l'état de conserva-
tion est précaire ou l'aspect, par suite de barbouillages ou de retouches
maladroites, contraire à la beauté, il n’en devient que plus évident
qu’un inventaire général et une révision méthodique de notre patri-
moine artistique religieux s’imposent. Car tant d’œuvres sont 1a,
restaurées et mises en valeur par les restaurateurs du Musée, qui
montrent de quels soins les autorités civiles et ecclésiastiques entou-
rent ces précieux témoins du passé, pour peu qu’on les leur confie.
Souhaitons que les pélerins de l'Octave, qui, nous osons l'espérer,
viendront au Musée en grand nombre, emportent dans leurs yeux et
dans leur cœur l’image multiple de la Vierge, majestueuse ou sereine-
ment radieuse, tendre, maternelle ou douloureuse, royale, combattante
ou triomphante, telle que nos ancêtres l’ont aimée et vénérée au cours
des siècles.
Georges SCHMITT.
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