trentaine. Sa prédilection va vers le portrait et, par ailleurs, elle se livre dans son atelier à la recherche
d'expressions nouvelles. C’est en effet avec bonheur que l’artiste sait allier le figuratif et l’abstrait, ce qui est une
démarche tout à fait nouvelle chez un artiste luxembourgeois. La qualité de ses oeuvres est soulignée par le fait
qu’elles sont éditées, pour une bonne part, par le Club Français de la Médaille.
8 DE LA MAQUETTE À LA MÉDAILLE
La fabrication des médailles met en jeu successivement l’oeuvre d’un artiste et des techniques artisanales. Il est
deux grandes catégories de médailles: la médaille frappée et la médaille fondue, qui se distinguent par leurs
aspects.
La médaille frappée
L'idée, le projet, la maquette
La réalisation d’une médaille prend son origine dans l’idée, parfois longtemps mûrie, de l'artiste. S’il s’agit pour
lui de faire un portrait, il est essentiel, qu’au contact personnel, il puisse ,sonder l’âme” de la personnalité qu’il
se propose ,d’immortaliser”. Dans l’impossibilité d’une rencontre personnelle, ou s’il s’agit d’un défunt, il faut
que l'artiste saisisse les principaux traits de caractère du personnage et qu’il se fasse, le cas échéant, une idée de
son oeuvre. À défaut de quoi, son travail sera figé, sans ,âme”. Dès lors qu’il a compris le personnage dans ses
différentes dimensions, l’artiste s’applique à traduire son idée en dessin, opération qui se répète parfois à de
multiples reprises. Il s’agit là des projets, dont l’artiste retient le mieux réussi pour le transposer en relief dans
une pâte à modeler (plastiline) ou dans l’argile, au moyen d’ébauchoirs de formes diverses. Ce travail essentiel
terminé à la satisfaction de l’artiste, le modèle, qu’on appelle ,la maquette”, est reproduit en plâtre par un
mouleur, d’abord en creux, puis en relief. Ce plâtre retourne chez l’artiste qui lui fait subir la finition. Il est
ensuite remis à la maison de fabrication, qui peut être une Monnaie ou une firme privée. Le premier travail
y consistera à reproduire le plâtre dans une résine synthétique extrêmement dure, l’araldite, en vue de la
réduction mécanique de l’oeuvre au moyen du ,tour à réduire”.
Comme à l’origine, certains artistes gravent encore de nos jours les matrices d’acier (les ,coins”) directement
à la main. Cet art est celui de la gravure en creux. L'artiste peut également dégrossir l’acier en relief. Il obtient
alors un poinçon qu’il imprime ensuite dans un autre bloc d’acier pour obtenir une matrice (en creux).
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