Salle 111 — Empl. E (vitr.)
Equipement et Armes de Cavalerie Lourde
Survivance du Moyen Age, la cavalerie lourde connut des «retours» resplendissants comme ä la Guerre de 30 ans.
Napoléon, qui accorda à cette unité une mission décisive sur le champ de bataille, redora un blason qui s'était éclipsé
dans bon nombre d'armées. Certains pays avaient continué à laisser à l'honneur ce soldat monté cuirassé, sans toutefois
lui accorder le róle démesuré qu'il avait connu des siécles auparavant; c'est ainsi que dans la Prusse frédéricienne, les
cuirassiers assument la garde du corps royale (cette tradition se maintient jusqu'à la chute de la royauté en 1918).
Comme dans tant d'autres secteurs militaires, le monde entier se mit à l'école napoléonienne, pour la «relance» de la
cavalerie lourde, ne se contentant pas seulement d'adopter le principe de l'arme, mais en copiant servilement jusqu'aux
moindres détails d'équipement. (Cette manie imitative n'épargna méme pas les ennemis les plus acharnés de l'Empereur,
comme les Russes et les Britanniques.) On ne s'étonnera donc point de retrouver tout au long du XIX siecle (et cela
jusqu’en 1914) des modèles «I* Empire» ou des types qui en sont inspirés ou dérivés.
Trois armes spécifient le cavalier lourd (le cuirassier à part entière, et le dragon ou le gendarme monté à titre partiel):
— Le casque métallique à cimier, couronné d'une houpette et prolongé en crinière. Un plumet (ou aigrette) compléte le
tableau. Dans les mondes anglo-saxon et germanique le cimier se perdit au profit d'une pointe. Le couvre-nuque se
prolongeant symmétriquement à la visieére, la forme aboutit à la fameuse «Pickelhaube» (casque à pointe), mot qui
n'est autre qu'une déformation de Beckenhaube (mariage du bassinet et de la bourguignotte). Un état intermédiaire
peut étre reconnu dans la «chenille» coiffant tout le cimier: elle résulte du rattachement de la criniére à la houpette, ne
contribuant en rien à la fonction défensive du cimier (consistant à freiner des coups de taille directs).
La cuirasse: elle se réduit à une couverture de la poitrine et du dos (plastron et dossiére), reprenant ainsi le modéle
courant popularisé par la Guerre de 30 ans. Les deux parties distinctes sont agencées par des épauliéres, étirées en
bretelles, retenues par des boutons sur le plastron. Sur la hauteur de la braconnière (reins-abdomen) une ceinture les
serre sur le corps.
L'arme blanche: le sabre à lame droite (dit pallache ou latte). Le sabre courbe, à cause de ses avantages déclarés sur
l'épée droite, continue à se réjouir des faveurs de la cavalerie légére: Arme de taille moins encombrante que l'épée, le
sabre bancal suffit à toutes les exigences de combat contre l'infanterie et la cavalerie non-blindées. Par ailleurs on se
mit à regretter la lance, qui elle, avait eté capable de percer la cuirasse d'un coup d'estoc direct. I| faut donc
comprendre la latte, qui en somme n'est qu'un retour à l'épée, comme un sabre redressé dans le but d'assumer au
moins partiellement la täche de la lance, qu'on a abandonnée. La latte est donc à la fois arme d'estoc, pour la charge
impétueuse. et arme de taille. dans la mélée.
Les pièces exposées
No 60 — casque de cuirassier (complet sauf pour le plumet)
No 61 — casque au mufle de lion, (belge) incomplet
No 62 — casque a chenille, la médaille porte la devise: «Suum cuique»
No 63 -— casque de dragon 2"! Empire: le porte-plumet révéle les traces d'un coup de sabre.
Entre les deux cuirasses: Nos 64 et 66
No 65 — casque à chenille, rehaussé d'un turban de peau léopardé (signe distinctif, jadis, des
dragons)
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