Full text: Armes, forteresse

L’«AGE DU FER» (750 jusqu’à la conquete romaine, ou, du Hallstatt inferieur a La-Tene) 
Alors qu'il était relativement facile de couler le bronze dans des moules aux fantaisies et dimensions souhaitées, le travail 
du fer présenta une diversité de problémes autrement complexe. 
Certains peuples, comme les Germains, ne réussirent que fort tard à couler des piéces assez longues. Cette déficience 
explique le monopole de la lance dans la vie politique de la tribu comme la vénération mythique de l'épée. Elle explique 
peut-être aussi la supériorité guerrière de ces tribus-là (comme les Francs) qui détenaient tous les secrets de la fonte et de 
la forge de ce métal... 
L'époque du fer connut ses débuts sur le substrat du bronze avec lequel il se confondit à ses débuts. Apparu sur des armes 
de bronze pour des motifs décoratifs, le fer se substitua pas à pas à l'alliage du cuivre pour l'évincer finalement. Il n'est 
pas rare de trouver d'abord les mémes types en version-bronze comme en version-fer. Un type de transition peut étre vu 
dans l'épée composite: la poignée est coulée de bronze, la lame, forgée en fer. 
A la suite de débuts hésitants, une foule de variantes se développera. Elles aboutiront toutes au type standardisé à lame 
droite, longue (de 80 à 100 cm) à double tranchant et à pointe arrondie. (D'autres modéles survivront, notamment l'épée 
à pointe accusée et tranchant unique, appelée à un avenir fort différent). En régle générale la fonction de l'arme s'est 
spécialisée: l'épée sert à «la taille», le poignard, fort pointu (et affuté) à l'«estoc». Le couteau évincé du champ de 
bataille, attend son retour en force. 
L'épée de «La Téne» se reconnait à des détails fort caractéristiques: 
- lame droite à pointe peu ou pas du tout prononcée (accusant même — sur le tard — une crète) 
l'épaule du talon (passage de la lame à la soie) se bombe en arc vers la poignée. Elle deviendra droite dans la suite 
pour former un embryon de garde 
la fusée (enveloppe de la soie) a toujours dû être en matériel assez tendre (végétal ou animal) pour ne pas avoir survécu 
ensemble avec ie reste de l'arme 
AL. 
- le fourreau est richement décoré aux endroits privilégiés que constituent la cuvette et la bouterolle 
- la bride de support (sur la chape du fourreau) est ajustée avec des détours fantaisistes de décoration 
C'est ainsi que se présente l'épée celtique dans ses généralités. La description fournie ne tend à rien d'autre qu'à offrir 
une «moyenne statistique» capable d'orienter le profane. D'autres types se présentent à cóté de celui décrit, tout en 
contribuant à l'explication de l'évolution des armes blanches (v. p.ex. l'épée du chef d'Altrier - à pommeau recherchant 
la forme tréflée). 
Pour ce qui est de la qualité objective de la fameuse «épée gauloise» il s'impose de noter les commentaires des 
historiens. Selon Polybe, cette arme se serait déformée dés les premiers coups portés. Le légionnaire romain n'avait 
aucun problème à maîtriser le guerrier gaulois occupé à réajuster de ses pieds une lame pliée en cercle: le «gladius», 
arme d’estoc, courte, trapue et pointue, quoique d’une même qualité de fer tendre que l'épée gauloise, ne risquait pas — 
en vertu de sa masse compacte — une mésaventure de cette envergure. || n’est donc pas déplacé d'affirmer que l’épée 
gauloise, malgré tous ses avantages apparents (longueur, légèreté, maniabilité) échoua en raison des déficiences de son 
matériel. Une exception doit être retenue: l'épée provenant du Noricum (région danubienne de l’Autriche actuelle). La 
réputation des armes fabriquées dans cette province était proverbiale pour leur qualité exceptionnelle. L'épée gauloise 
s'y maintenait pour ses caractéristiques apparentes (longueur de la lame surtout) pour étre adoptée de part et d'autre par 
les nouveaux ennemis: le Romain (avec la spatha du cavalier) et le Germain (pour son épée droite du type «normand»).
	        
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