AVANT-PROPOS
Ce qui frappe en premier lieu le visiteur des salles d'exposition de la section gallo-romaine de notre
Musée, c'est sans doute la grande quantité, la variété et le style «provincial» — non sans chatme —
des sculptures.
Dans nos réserves, il pourrait découvrir en outre d'innombrables fragments du méme genre, qui
firent jadis partie de monuments, le plus souvent funéraires; s'ils n'atteignent en général pas la
qualité des piéces exposées, ils ne manquent néanmoins pas d'intérét archéologique.
Sur la carte où figurent les lieux de provenance, on trouvera de nombreuses localités du Grand-
Duché de Luxembourg, avec une nette concentration dans le «Bon Pays», région des importantes
exploitations agricoles; le Nord du pays, «l’Oesling», peu propice à l’agriculture dans l’antiquité, a
produit beaucoup moins de pierres sculptées. Ce fait confirme la supposition que ce sont surtout
les grands et les moyens propriétaires qui se firent ériger des monuments, parfois colossaux, au
milieu de leurs domaines, le long des routes et aux alentours des agglomérations.
Les ruines de ces monuments, détruits à la fin de l'antiquité ou au début du moyen-áge, furent
exploitées par les habitants des environs comme des carriéres bien commodes; abandonnées et
oubliées au couts des siécles, elles ont depuis la Renaissance suscité l'intérét nouveau des collection-
neurs d’antiques (p. ex. du Gouverneur P.-E. de Mansfeld) et la curiosité scientifique des premiers
archéologues (notamment des frères Wiltheim).
C'est à ces derniers que nous devons le premier relevé descriptif et illustré des nombreuses pierres
sculptées qu'ils pouvaient encore voit et qui ont disparu depuis en majeure partie.