Hajdu s'établit à Paris dés 1927, aprés avoir étudié à Budapest
et à Vienne. Lui aussi entre d'abord à la Grande-Chaumiére (à l'ate-
lier de Bourdelle), puis il est admis à l'École des Arts Décoratifs.
La découverte de la sculpture moderne en 1930, l'admiration qu'il
éprouve pour l'art des cathédrales romanes et gothiques, pour les
sculptures des Cyclades, de l’Amerique precolombienne, pour les
empreintes des cylindres-sceaux sumériens et babyloniens, l'aident à
se trouver et à développer son style qui ne se confond avec nul autre.
D’ordinaire, ses formes n’ont que peu d’epaisseur et leur sil-
houette importe autant sinon plus que leur volume. Les galbes sont
lisses, purs, légèrement enflés, les contours nets, tantôt flexibles,
coulants, tantöt anguleux, zigzagants, creneles, pointus. Si toute
sculpture a sa lumiére (que l'artiste crée autant que la forme), on
dirait que chez Hajdu, plus que chez d’autres, la qualité de la lumière
est un element essentiel. Alors que sur ses marbres il fait fremir une
clarté voilée, ses œuvres en aluminium se parent volontiers de ruissel-
lements lumineux et de taches etincelantes. Un autre trait caracterise
les creations de cet artiste: elles n’ont rien de lourd ni de pathetique;
il arrive au contraire qu'elles apparaissent enjouées et d'habitude
elles possedent la beaute inattendue des objets precieux.
Hajdu est aussi l'auteur de reliefs, et ceux-ci comptent parmi les
realisations les plus originales que notre epoque ait apportees dans