Full text: Juana Muller, Étienne Hajdu, Baltasar Lobo

Le Moal, Manessier ainsi qu’avec les sculpteurs Etienne-Martin et 
Stahly. Désormais, elle vivra dans ce milieu, d'autant plus qu'elle 
epousera Jean Le Moal et collaborera avec Etienne-Martin et Stahly 
quand ils seront invités tous les trois à créer des fonds baptismaux, 
un chemin de croix et des vitraux-reliefs pour l'église de Baccarat. 
Sa mort en 1952 interrompt prématurément une œuvre dont l’authen- 
ticité n'est pas contestable. 
Si Brancusi l'a influencée, Juana Muller ne va pas jusqu'à cet 
extrême du dépouillement, de la pureté, de la concision que le maître 
impose à ses marbres et à ses bronzes polis. Par contre, le primitivisme, 
le cóté artisanal qu'il a dans ses sculptures en bois, elle les accuse, 
donnant à ses œuvres des apparences plutôt frustes et populaires, 
comme si elles étaient le produit d’une civilisation archaïque. Qu’elles 
solent empreintes de gravite, voire d’hieratisme, au’elles puissent 
évoquer des objets cultuels pour des sociétés fort éloignées de la nótre, 
impossible de ne pas le reconnaitre. Un mystere habite leurs formes 
simplifiées, non seulement les creux oü s'épaississent les ombres, 
mais aussi les surfaces que touche la lumiere, ces surfaces quelque peu 
apres, raboteuses comme le sont celles des bois taillés à grands coups 
ou celles des pierres que le temps a griffées en les dotant d'une vie à la 
fois secrete et attirante.
	        
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